Les marchés vont peut-être encore être blasés et ne pas réagir dans l'euphorie aux nouvelles, ils vont même peut-être réattaquer, mais ce qu'il se passe depuis quelques semaines en Europe est tout simplement incroyable. Franchement, à part dans cette newsletter, qui aurait pensé qu'on aurait un gouvernement d'union en Grèce et un gouvernement technique en Italie ?
Je ne peux pas m'empêcher d'être bluffé. Bluffé par ce qui se passe en Europe. Qui aurait imaginé, pas plus tard qu'il y a une semaine, que Berlusconi cèderait sa place en quelques heures, que le Parlement Italien adopterait un plan d'austérité majeur en un week-end et qu'il y aurait un gouvernement technique en place piloté par une personnalité compétente et au-dessus des partis. Et ça après un gouvernement d'union Nationale en Grèce et le départ de Papandreou. L'Europe avance au pas de charge.
Vous me direz que la crise n'est pas encore résolue
Vous avez raison. Les marchés vont peut-être encore s'attaquer à la dette italienne, et peuvent être aussi à la dette Française. Mais on ne peut plus dire qu'il y a un décalage important en Europe entre le temps des politiques et le temps des marchés. J'imagine le petit bloc-notes qu' Angela Merkel porte sur elles, sur laquelle elle coche tout ce qu'elle avait noté qu'elle devait faire: réduire la dette de la Grèce, fait, virer Papandreou, fait, gouvernement d'union en Grèce, fait, virer Berlusconi, fait, faire nommer un pro à sa place, fait, faire peur à Sarkozy pour qu'il adopte un vrai plan d'austérité fait. Il lui reste encore quelques cases à cocher: revoir la constitution européenne au pas de charge pour pouvoir sortir un pays de l'euro et finir le Fonds de Stabilité.
Les marchés rebondissent un peu ce matin, mais ce n'est quand même pas encore l'euphorie?
C'est vrai. Mais attendons de voir ce qu'il va se passer d'ici à la fin d'année. Et je n'exclus plus un rallye de fin d'année. Mals les marchés veulent plus. Ils veulent une chose de plus malgre tout ce qui a été déjà fait.
Ils veulent que pour récompenser les Italiens et rassurer les Français, la Banque Centrale Européenne déclare qu'elle absorbera sans limitation toutes les dettes souveraines qui se présenteront à la vente. C'est au super Mario de la BCE de décider pour aider son pote, le super Mario de l'Italie. A suivre.