Une fraude comme celle d'UBS fait partie des risques du métier de la spéculation comme celle de la faillite d'un Etat. Quelle que soient les promesses des banques, elles ne peuvent pas empêcher ce type de fraude. Il est temps qu'on comprenne que les activités de marché n'ont plus leur place dans les banques de détail. Une fois pour toutes.
On va attendre de connaître les détails de l'affaire. Mais pour moi, même si on parle de 2 milliards de dollars de pertes cachées à la Kerviel, je ne fais plus la différence entre 2 mllliards perdus à cause d'une fraude et encore une fois d'une absence de contrôle et 2 milliards perdus par une banque parce qu'elle a investi dans de la dette Grecque. Cette affaire, comme la crise bancaire liée à la Grecque, est l'illustration de la nécessité urgente d'interdire à toutes les banques qui pratiquent une activité classique commerciale de spéculer sur les marchés.
Est ce un accident?
C'est toujours un accident, une fraude, une erreur de contrôle. La réalité c'est que les activités de marchés sont des activités dangereuses. Très rémunératrices mais à haut risque. Et le risque de fraude est un des risques comme celui de la faillite d'un Etat. Et un Etat , donc nous contribuables, ne pouvons pas continuer à garantir cette activité. Une autre fraude est possible, une faillite d'un Etat est possible, un krach boursier est possible, un krach obligataire est possible. Est-ce qu'on va devoir à nouveau payer 10, 20 ou 50 milliards pour aider les banques à recommencer?
Je préconise l'interdiction totale pour les banques qui pratiquent l'activité commerciale d'intervenir sur les marchés autrement que dans le cadre du service à la clientèle. C'était le cas il y a encore une vingtaine d'années. La spéculation c'est une affaire de hedge funds. Les dépôts des épargnants et les impôts des contribuables ne sont pas là pour garantir les pertes au casino. Il faut agir vite et brutalement. Les réglementations actuelles ne servent à rien, elles ne sont pas appliquées, et elles ne sont même pas contrôlées. Il nous faut un Glass Steagall Act déjà en France. Une séparation totale, immédiate, sans passerelle entre banques de détail et activités de marché. Il n'y a pas d'alternative.