qui n'a pas soif. Les ménages des pays dits développés ne veulent toujours pas consommer. Même dans les pays anglo saxons où la consommation et même la surconsommation sont des actes patriotiques. Ceux qui ont les moyens de consommer préfèrent épargner ou rembourser leurs dettes et ça plombe la croissance.
Ce qui se passe est très troublant. Et explique en partie pourquoi même aux États-Unis cette sortie de crise n'est toujours pas une vraie sortie de crise. Les chiffres de la croissance américaine ont déçu la semaine dernière en partie à cause de la faiblesse de la consommation . Hier les chiffres publiés par la Banque d'Angleterre sur les ménages vont également dans le même sens. Les consommateurs de tous les pays développés ne veulent toujours pas consommer.
C'est normal. Avec des taux de chômage en hausse et des croissances faibles, il n'y a pas assez d'argent pour consommer?
Ce n'est pas tout à fait vrai et c'est cela qui est passionnant. Bien évidemment les ménages qui sont en difficulté surtout dans les pays les plus touchés par le chômage ou l'austérité comme la Grèce ou l'Espagne n'ont pas les moyens de consommer. Mais ce que montrent les chiffres américains, anglais et même français c'est que les ménages qui ont conservé leurs jobs et leurs revenus utilisent l'argent disponible pour épargner et surtout pour rembourser leurs dettes. Le deleveraging, ce phénomène de réduction de la dette, continue.Hier la Banque d'Angleterre a annoncé que les ménages anglais avaient remboursé près de 600 millions de dollars sur leurs prêts personnels ou à la consommation, un record depuis 1993. Aux États-Unis, les revenus des ménages ont un peu augmenté, mais cela a profité uniquement au taux d'épargne qui est passé de 3.5% à 4%.
Donc il y a de l'argent, mais pas de consommation, pourquoi ?
La crainte de l'avenir, le déficit de confiance. C'est particulièrement vrai en France avec un taux d'épargne qui surfe de record en record, mais aussi, et c'est plus surprenant, dans les pays anglo-saxons. La bonne nouvelle c'est qu'en diminuant l'endettement et en augmentant l'épargne, on reconstruit des fondations économiques solides, la mauvaise nouvelle, c'est que le moteur de la consommation ne s'allume toujours pas.