vendredi04mai

La dégringolade continue. La production de crédits immobiliers en France, déjà en forte baisse au premier trimestre, a encore plié de 9,5% au mois d'avril. Ainsi, elle a ainsi chuté de 32,2% au cours des quatre premiers mois de l'année, en glissement annuel, selon l'Observatoire Crédit Logement/CSA. Pour le Crédit Logement, le marché du crédit immobilier est donc " en récession et en pleine mutation ".

    L'ancien en première ligne

    C'est que cette tendance est encore plus prégnante dans l'ancien que dans le neuf. Dans la pierre ancienne, la production a reculé de plus de 38% sur les trois premiers mois pour retrouver ses niveaux d'avril 2009. " Dans l'ancien nous sommes clairement revenus à une situation équivalente à celle de 2009 ", après la crise financière due à la faillite de Lehman Brothers, explique Michel Mouillart, professeur d'économie à l'université Paris Ouest et l'un des auteurs de l'Observatoire. " Le crédit dans l'immobilier ancien est un marché qui entre fortement dans la dépression ", a ajouté, Michel Mouillart. Même " l'embellie de l'automne 2011 n'a pas suffi à inverser la tendance récessive du marché", signale l'Observatoire.

    " C'est surtout la suppression du PTZ+ dans l'ancien qui a fortement affecté la demande des ménages modestes ", explique le spécialiste. " Elle a exclu tout un pan des emprunteurs, même s'il faut reconnaître que beaucoup ont fait appel au PTZ+ alors qu'ils n'en avaient pas besoin pour être solvables " constate Michel Mouillart. D'après l'Observatoire, " le marché se recentre sur une clientèle plus aisée à l'apport personnel croissant, au détriment des jeunes acheteurs notamment". Sont ainsi écartés de l'accès au crédit, les jeunes de moins de 35 ans et les ménages les plus modestes qui ne disposent pas d'apport personnel...

    Les taux d'emprunts en baisse

    Parallèlement à cette chute de la production de crédits, les taux ont continué sensiblement à se contracter sur le mois d'avril. " Les taux sont maintenant revenus à leur niveau du printemps 2011 ", niote Michel Mouillart. Cette baisse des taux concerne l'ancien (3,67 % en avril contre 3,97 % en février) comme le neuf (3,72 % contre 3,93 % en février). Mais cette baisse est à nuancer et ne " veut pas dire grand-chose puisque pour Michel Mouillart, la baisse des taux s'explique par " une forte réduction de la durée moyenne des prêts : de 212 mois en février, elle est passée à 200 mois en avril ", explique Michel Mouillart.

    La suite de 2012 sera du même acabit

    Michel Mouillart ne souhaite pas faire de liens entre baisse de la production de crédits et repli des prix de l'immobilier. " Les mouvements actuels sont les mêmes que dans la période 2008-2009 : la production de crédits s'effondre comme elle s'était effondrée début 2009 et il y a une légère remontée des prix comme durant cette période. Mais je ne crois pas qu'il y ait de lien exact entre production de crédits et prix de l'immobilier. Il n'y a pas de baisse homotétique. Tous les compartiments du marché ne se sont pas comportés de la même façon ", explique Michel Mouillart.

    La suite de l'année 2012 devrait être du même acabit. En termes de production de crédit, l'Observatoire tablait sur forte baisse pour 2012 à 130 milliards d'euros, après 160 milliards d'euros d'offres acceptées en 2011. Il pronostique désormais un recul à 120 ou 125 milliards pour l'année en cours.

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