Les Émirats arabes unis, oasis de stabilité confiné entre l'Arabie Saoudite, son grand voisin et le plus discret sultanat d'Oman, ne se résument pas qu'à Dubaï et à ses gratte-ciel. Il s'agit également d'un jeune pays, crée en 1971 au départ des britanniques, qui regroupe sept émirats. En quatre décennies, le pays s'est imposé comme une plateforme d'échanges incontournable entre l'Occident et le Moyen-Orient.
Les Émirats arabes unis sont une plaque tournante du Golfe Persique. C'est la deuxième économie du Golfe derrière l'Arabie Saoudite, grâce à une économie qu'on pourrait qualifier de bicéphale : d'un côté se trouve la puissance pétrolière du pays avec l'Émirat d'Abu Dhabi qui assure l'essentiel de la production d'hydrocarbures. Les Emirats sont d'ailleurs le 3ème plus grand producteur mondial de pétrole, avec des réserves conséquentes et le 4ème producteur pétrolier de l'OPEP. Actuellement, leurs réserves de pétrole et de gaz sont estimées à 100 ans d'exploitation. L'or noir représente aujourd'hui un peu plus de 27% du PIB. L'Emirat d'Abu Dhabi gère en outre la quasi-totalité de l'épargne accumulée dans les fonds souverains (près de 800 Mds $ sous gestion pour l'Abu Dhabi Investment Authority, le 1er fonds souverain au monde et 55 Mds$ pour Mubadala).
Et de l'autre, on retrouve Dubaï, un ilot de modernité mais aussi de démesure avec ses gratte-ciel sortis du désert. Le deuxième plus grand émirat des Émirats arabes unis offre au monde entier l'image d'une économie prospère avec son développement sur les services (transport maritime et aérien, tourisme, hôtellerie, commerce de détail, services financiers). A noter que l'Émirat envisage de doubler son parc hôtelier d'ici 5 ans et ainsi souhaite s'imposer comme une destination touristique phare et de luxe.
Les activités manufacturières ont quant à elles connu une croissance fulgurante ces dernières années grâce à Dubaï, la plateforme commerciale des Emirats, notamment avec ses infrastructures portuaires et aéroportuaires. Les Émirats Arabes Unis comptent ainsi parmi les marchés les plus dynamiques en termes de commerce extérieur. En effet, ils font partie des 15 premiers exportateurs et des 20 importateurs mondiaux de marchandises. L'agriculture en revanche est très marginale dans le PIB des Emirats arabes unis. Ce qu'on peut aisément comprendre, le pays étant en majorité couvert par des étendues de sables.
Ce niveau avancé de diversification permet aux Emirats arabes unis d'absorber la chute du cours de pétrole. Cette certaine résilience face à la baisse du cours des hydrocarbures en 2015 permet de distinguer le pays de ses voisins dépendants de la rente pétrolière. Sauf évènement géopolitique majeur, la production sera toujours excédentaire en 2016 (un excédent prévu de 1,1 millions de barils jour) après deux années, 2014 et 2015, de surproduction (0,9 et 2 millions de barils par jour). Dans ce contexte peu favorable pour le pétrole, les secteurs de la construction, du tourisme et des services financiers continueraient à jouer les amortisseurs sur les années à venir.
La Bourse de Dubai : une future place incontournable ?
Le Dubai International Financial Exchange a été créé en septembre 2005. Son principal indice, DFM General Index, date lui de décembre 2006. Moins connue que la Bourse saoudienne, la plus importante des pays arabes en termes de capitalisation, la Bourse de Dubaï a elle aussi été ébranlée en ce début d'année par la baisse des prix du brut et la perspective du retour de l'Iran sur le marché de l'or noir. Déjà en 2009, la Bourse de Dubaï avait fait trembler les marchés mondiaux. Dubaï World, la principale entreprise d'Etat de Dubaï et qui porte l'essentiel de la dette de l'émirat, avait été contrainte de demander un moratoire sur 60 milliards de dollars de dettes, entraînant un début de panique sur les places boursières aux quatre coins du globe. Depuis cet épisode qui a réveillé de vieilles et lancinantes interrogations sur l'endettement de l'émirat, l'indice Dubai Financial Market a repris du poil de la bête pour revenir se stabiliser sur ses niveaux de 2008. A noter qu'il existe également la Bourse d'Abou Dhabi, le deuxième marché des Émirats arabes unis.
Parmi les plus importantes capitalisations de la Bourse dubaïote, on peut citer Emaar, le géant de l'immobilier de Dubaï propriétaire notamment de Burj Khalifa, la plus haute tour du monde, et Arabtec, leader du BTP. Ces deux sociétés font office de vitrine pour Dubai dans la mesure où ils participent au développement du tourisme et de l'hôtellerie avec la construction de bâtiments démesurés, et plus clinquants les uns que les autres. Par exemple, Emaar Mall, la filiale du groupe Emaar Properties a fait le plein à la Bourse de Dubaï lors de son introduction en Bourse en 2014. Le groupe ne gère pas moins que le plus grand centre commercial du monde, le Dubaï Mall, dont espace commercial équivaut à 77 terrains de football ou des deux parcs de Disneyland Paris. Rien que cela...
Mais c'est surtout les valeurs financières qui sont majoritaires à la bourse de Dubaï. Ce qui n'est pas une surprise en soi dans la mesure où le deuxième plus grand émirat des Émirats arabes unis veut s'imposer comme une passerelle de choix entre l'Afrique, le Moyen-Orient et l'Occident. A l'instar de la Suisse en Europe, Dubaï est en train de devenir une place refuge dans la région du Golfe. La société Emirates NBD est la figure de proue de ce rayonnement à l'international. On peut également citer les bancaires, certes peu connues au-delà de nos frontières Commercial Bank of Dubai ou bien Ajman Bank par exemple.
La finance islamique a beaucoup contribué à l'émergence de Dubaï en tant que place financière privilégiée dans la région. Apparue en 1975 à Dubaï avec la Dubai Islamic Bank (quatrième capitalisation de l'indice) cette finance impose le respect de plusieurs principes religieux fondamentaux dans l'Islam. D'autres sociétés du secteur se sont engouffrées dans cette brèche à l'image des groupes Islamic Arab Insurance, Dubaï Islamic Insurance ou Takaful Emarat-Insurance, une société commercialisant des assurances conformes aux préceptes de l'Islam. A ce propos, Dubaï envisage d'être un futur centre de l'économie islamique d'ici cette année.
Pour résumer cette partie consacrée à la Bourse de Dubaï, l'univers d'investissement est moins bigarré que ses pairs occidentaux puisque focalisé sur les sociétés évoluant dans le domaine de la finance, de l'immobilier au sens large ou du loisir.
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