Père et fils mettant des pièces dans une tirelire. Éducation des enfants à la culture financière.

    Depuis le 1er août, le rendement du Livret A a doublé, passant de 1 % à 2 %. Cette révision fait suite au retour de l’inflation depuis plusieurs mois, un renchérissement des prix à la consommation qui impacte directement la formule de calcul du taux de ce produit d’épargne réglementé.

    Ces dernières semaines, la forte inflation et la remontée des taux d’intérêt inquiètent les économistes et les établissements financiers. En cause, cette inflexion oblige les banques et les assureurs à revoir leur stratégie en matière d’épargne : l’augmentation du coût de la vie pousse les épargnants à chercher des produits de placement plus performants, donc plus rémunérateurs.

    Or, le rendement des livrets réglementés et des comptes épargne non réglementés en général est resté faible pendant plusieurs années. Le relèvement du taux du Livret A par la Banque de France était donc attendu. D’autres révisions pourraient intervenir en 2023.

    Une révision inquiétante pour les bailleurs sociaux

    À l’origine conçue pour lever des fonds au profit des guerres napoléoniennes, le livret A contribue aujourd’hui au financement des projets de construction de logements sociaux en France. Les montants placés sur ce produit sont centralisés sur le fonds d’épargne de la Caisse des dépôts et consignation.

    La CDC, à son tour, effectue un prélèvement sur ce fonds pour prêter aux opérateurs et aux bailleurs sociaux.

    Plus de 85 300 logements sociaux ont été ainsi construits en 2021. Le fonds d’épargne de la Caisse des dépôts et consignation a aussi permis la rénovation de 81 600 logements. Au total, l’institution financière a signé pour 10,4 milliards de prêts l’année dernière. Dans ces conditions, l’augmentation de la rémunération des produits d’épargne réglementée inquiète un peu les bailleurs sociaux.

    L’Union sociale pour l’habitat s’est exprimée sur la question mi-juillet, en insistant sur le poids croissant de la dette sur les finances des bailleurs sociaux. Selon ses estimations, la charge de la dette augmente de 2,1 milliards d’euros en année pleine, depuis le passage du taux du livret A à 2 %, contre 0,5 % un an auparavant. Cette charge supplémentaire représente jusqu’à 10 % du montant des loyers perçus par les bailleurs. Sans surprise, le secteur craint l’impact des nouveaux relèvements annoncés par la Banque de France en 2023.

    Une augmentation bénéfique pour les épargnants

    La perspective d’une nouvelle hausse du taux du livret A enchante en revanche les épargnants. Les versements sur compte devraient augmenter significativement, après le doublement du rendement depuis le 1er août. La collecte nette du « placement favori » des Français s’est déjà élevée à 24 milliards d’euros en 2021, alors que sa rémunération était encore de 0,5 %. L’encours moyen de chaque livret a progressé de 300 euros, à 5 800 euros.

    Seuls les ménages les plus aisés (14 % des livrets) détiennent plus de 19 125 euros sur leur compte. Néanmoins, ces épargnants fortunés représentent presque 55 % de l’encours total sur ce produit réglementé. À la fin du premier trimestre 2022, 359,1 milliards d’euros sont placés sur ce compte. Autrement dit, le Livret A concentre à lui seul 40 % de l’encours total des comptes d’épargne réglementée. La nouvelle hausse attendue en 2023 ne fera que conforter la position du produit. 81 % des Français, soit un peu plus de 55 millions d’individus, possèdent aujourd’hui un Livret A.

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    Rédaction meilleurtaux Placement

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