Portefeuille avec cartes de crédit et argent. Cinquante euros et centimes

    Alors que, selon les estimations du Cercle de l'Epargne, la rémunération du Livret A pourrait passer de 3% à 4% au 1er août, les banques font bloc pour ne pas voir leurs charges exploser. Explications.

    Fixé à 3% depuis le 1er février, le taux du Livret A a été multiplié par trois en un an. Et il se pourrait bien que son ascension ne s’arrête pas en si bon chemin. Car selon les estimations du Cercle de l'Epargne, le taux du livret préféré des Français pourrait se rapprocher des 4 % au 1er août, date de sa prochaine révision réglementaire. En cause, des prix à la consommation qui continuent d’augmenter.

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    Des banques fragilisées par la hausse du taux du Livret A

    D’après l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), en mars, l’indice des prix à la consommation (IPC) augmente en effet de 0,9 % sur un mois, et de 5,7 % sur un an. Or, le niveau de l’inflation est, au même titre que le taux interbancaire de la zone Euro (€ster), pris en compte dans la complexe formule de calcul du Livret A.

    Cette possible revalorisation du taux du Livret A à la fin de l’été fait déjà frémir les banques. Car à chaque fois que ce taux augmente, elles sont directement impactées. Car l’épargne du Livret A qui reste dans les coffres des banques sert principalement à financer les PME. Problème : en France, l'essentiel des crédits sont souscrits avec des taux fixes, contrairement à une majorité de ses voisins européens. De fait, les établissements bancaires ne profitent pas de la remontée des taux d'intérêt sur les prêts. Mécaniquement, la hausse du taux du Livret A est coûteuse pour les grandes banques.

    Parmi les plus exposées, figurent “BPCE, la Banque Postale et Crédit Mutuel, les distributeurs historiques du Livret A”, indiquent Les Echos. A titre d’exemple, “chez BPCE, les hausses successives de taux ont déjà coûté 700 millions d'euros en 2022”, ajoute le quotidien économique.

    Une décision de Bercy qui se fait attendre

    Toutefois, les banques ont de quoi être optimistes, puisqu’à l’heure actuelle, rien n’est joué. Comme en janvier, Bercy peut de nouveau déroger à la formule de calcul du Livret A. Pour rappel, après recommandation de la Banque de France, le ministère de l'Économie et des Finances avait alors opté pour une revalorisation du Livret A à 3% au lieu de 3,3%, son taux théorique.

    Par ailleurs, dans le communiqué expliquant ce choix des 3%, l’institution a justement indiqué “qu'il est souhaitable que les mouvements de taux du Livret A restent progressifs plutôt que trop volatils, et ceci à la hausse comme un jour potentiellement à la baisse". Une position qui a de quoi rassurer les banques.

    Des hausses de prix possibles pour les produits bancaires

    Dans tous les cas, celles-ci ne comptent pas se laisser faire. Pour compenser leurs charges qui augmentent, un dirigeant de banque assure aux Echos “qu'elles [les banques] pourraient augmenter les prix de leurs différents produits pour compenser les coûts”.

    S’opposant farouchement à la hausse du taux du Livret A, un autre dirigeant d’un groupe bancaire explique que “la majorité des Français ne profite pas du relèvement des taux”. En réalité, “la hausse de la collecte que l'on observe depuis des mois concerne surtout les ménages aisés”, ajoute-t-il.

    La consommation des ménages en berne

    Enfin, outre les banques, l’augmentation de la rémunération du produit détenu par 55 millions de particuliers pourrait pousser ces derniers à épargner, et ne pas consommer. Interrogé par Les Echos, Philippe Crevel, le directeur du Cercle de l'Epargne, estime que la poursuite de la hausse du Livret A “ne favorise pas la consommation”. Et les chiffres fournis par l’Insee lui donnent raison. Puisqu’en février, date de la dernière revalorisation du Livret A, les dépenses de consommation des ménages en biens ont baissé sur un mois de 0,8 % en volume, après une hausse de 1,7 % en janvier.

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    Rédaction meilleurtaux Placement

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