Concept d'épargne d'argent.

    Grâce à une mesure insérée dans le cadre de la loi pouvoir d’achat, les titulaires d’un plan d’épargne entreprise (PEE) pouvaient débloquer exceptionnellement jusqu'à 10 000 euros. Les épargnants ont-ils saisi cette opportunité offerte entre mi-septembre et fin décembre 2022 ?

    Si vous êtes salarié et titulaire d’un plan d’épargne entreprise (PEE), vous ne pouvez normalement débloquer les sommes déposées sur votre plan que sous certaines conditions avant les 5 années de détention minimales. C’est le cas par exemple lors d’un mariage, d’une naissance, ou encore pour un achat immobilier. Grâce à la loi pouvoir d’achat, il était possible pour les salariés de débloquer de manière anticipée une somme allant jusqu’à 10 000 euros. Cette possibilité était accordée sous certaines conditions, entre la mi-septembre et jusqu’au 31 décembre 2022. Les sommes devaient notamment servir à financer l'achat d'un bien ou la fourniture d'une prestation de service. Mais les épargnants ont-ils profité de cette aubaine ?

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    « Entre 4% et 5% » de l’épargne déblocable a été retirée

    Verdict : selon l’AFG, le groupement des gestionnaires d'actifs, « entre 4% et 5% » de l'épargne potentiellement « déblocable » au titre de la loi pouvoir d’achat a effectivement été retirée. Concrètement, cela correspond à moins de 5% des versements réalisés depuis moins de 5 ans sur des PEE ou plans assimilés. Sollicité par le site d’information MoneyVox, l'AFG a confirmé les informations déjà publiées par Les Echos : « les salariés n'ont pioché que 1,1 milliard d'euros dans leur épargne salariale » en 2022 par le biais de ce dispositif de déblocage anticipé.

    Un montant faible, surtout si on le met en parallèle aux quelques 160 milliards d'euros d'épargne salariale détenus sur toutes les familles de plans (PEE, PER, etc.). Pour rappel, toutes les sommes n'étaient pas concernées par le déblocage exceptionnel. En effet, l'épargne retraite ne pouvait pas faire l’objet d’un déblocage anticipé, de même qu’une majorité des sommes investies en PEE, ayant dépassé les 5 ans et donc normalement déjà déblocables.

    Entre 4 000 et 4 100 euros en moyenne de débloqués

    Amundi et Natixis, les leaders du secteur qui représentent à eux deux près de 60% de la tenue de compte en épargne salariale, corroborent également ce manque d’intérêt des salariés pour le déblocage exceptionnel 2022. Dans le détail, à la fin décembre 2022, le groupe Crédit Agricole, leader du marché chapeautant Amundi et CA-Titres, dévoilait avoir traité « 84 260 demandes de retraits exceptionnels » pour « un montant moyen de 4 000 euros environ » : « Seuls 2,5% des détenteurs d'épargne salariale (PEE/PEI) ont profité de cette mesure. »

    Même son de cloche du côté de Natixis Interépargne pour qui près de « 2,4% du nombre total des épargnants » ont demandé un retrait anticipé, pour 77 343 demandes au total, soit seulement « 5% des épargnants éligibles ». En ce qui concerne le montant moyen des sommes débloquées chez Natixis, il est de 4 100 euros, soit encore une fois un montant bien en dessous des 10 000 euros autorisés.

    Ce coup d’épée dans l’eau n’est pas le premier. Comme l’explique MoneyVox, en 2013 déjà, un déblocage exceptionnel avait permis aux épargnants salariés de prélever seulement le double de ce qui a été retiré en 2022, soit 2,2 milliards d'euros d’après l'AFG. Une mesure exceptionnelle accordée par le gouvernement qui n’était pas au goût de l’AFG à l’époque, lequel n'hésitait pas à dénoncer publiquement le fait qu’il s’agissait d’une « incohérence avec le souhait de développer l'épargne longue ».

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    Rédaction meilleurtaux Placement

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