Alors que l’inflation moyenne au premier semestre 2023 va probablement être plus faible que prévue, le taux du Livret d’épargne populaire (LEP) devrait repasser sous la barre des 6%. Ce qui ne menace pas son statut de livret d’épargne le plus rémunérateur pour les Français.
Parmi les livrets d’épargne réglementée, le taux du Livret A et du Livret de développement durable et solidaire (LDDS) fait l’objet d’une formule de calcul complexe, prenant en compte les moyennes semestrielles du taux interbancaire €STR et de l'inflation hors tabac.
En revanche, la rémunération du Livret d’épargne populaire (LEP) s'aligne uniquement sur l'inflation moyenne du semestre précédent pour protéger l’épargne des Français.
Un taux du LEP probablement proche des 5,60% au 1er août
Pour le Livret A et le LDDS, le suspense reste de mise. Car certes, selon la formule de calcul réglementaire, leur rémunération doit théoriquement passer de 3% à plus de 4% au 1er août. Sauf qu’en pratique, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a le pouvoir de ne pas appliquer strictement cette formule en invoquant des circonstances exceptionnelles.
Ainsi, il peut recommander au gouvernement de renoncer à cette hausse, ou de la freiner. Ce qu’il devrait probablement faire, selon l'économiste Philippe Crevel. Ce dernier mise en effet sur un futur taux du Livret A et du LDDS à 3,5% au 1er août. Le cas échant, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire devrait, comme à son habitude, suivre les recommandations du gouverneur, qui seront prononcées le 13 juillet.
Du côté du LEP en revanche, la baisse de rendement dès le 1er août ne fait plus de doute. Car après avoir atteint un pic en février 2023 (+6,3% sur un an), l'inflation a commencé à reculer depuis mars pour atteindre en juin 4,50%. Et sur les 6 premiers mois de l'année, sa moyenne devrait être proche des 5,60%. “Une marque qui a toutes les chances d'être le prochain taux du LEP”, estime le site d’information MoneyVox.
Le LEP demeurera le livret d’épargne réglementée le plus rémunérateur
De fait, alors que depuis le 1er février, le taux du LEP (6,1%) est deux fois supérieur à celui du Livret A et du LDDS, l’écart devrait nettement se réduire. Car d’un côté, on a une rémunération du LEP en perte de vitesse, et de l’autre, un taux du Livret A et du LDDS qui, à moins d’une surprise, devrait augmenter.
Il n’en demeure pas moins qu’au 1er août, le LEP restera le livret d’épargne réglementée qui assure la meilleure protection du pouvoir d’achat des Français. En effet, si sa rémunération de 5,60% est confirmée, il s’agit d’un taux historiquement élevé. Pour rappel, d’août 2013 au 31 juillet 2022, il a atteint au maximum un taux de 2,2%, avant de s’élever à 4,6% d’août 2022 au 31 janvier 2023.
