L'homme d'affaires tient une pile de pièces de monnaie sur son bureau, et il s'agit d'un concept d'investissement, de finance, de banque, d'économie d'argent et de gestion de comptabilité et de marketing.

    Théoriquement, le taux du Livret A devrait passer la barre des 4% au 1er août. Mais en pratique, les épargnants pourraient se contenter d’un taux autour des 3,5%. Voire 3%, son taux actuel. Explications.

    Une affaire de jours. Jeudi 13 juillet, après avoir reçu une proposition du gouverneur de la Banque de France, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire devrait annoncer le taux de rémunération du Livret A qui s’appliquera à compter du 1er août.

    4,10% au 1er août, l’option la plus rémunératrice pour les épargnants

    Pour calculer le futur taux du Livret A, François Villeroy de Galhau, le gouverneur, peut appliquer strictement une formule mathématique. Celle-ci prend en compte l'évolution de deux indices. D’une part, la moyenne de l'inflation hors tabac sur les six derniers mois. D’autre part, celle de l'€ster, un taux de référence qui définit les conditions des prêts à court terme que les banques s’accordent entre elles sur le marché monétaire.

    Selon les chiffres déjà connus, “la moyenne de la hausse des prix sur les six premiers mois de l'année est de 5,60% et celle de l'€ster de 2,65%”, souligne le site d’information MoneyVox. Ainsi, si François Villeroy de Galhau, le gouverneur, applique strictement la formule de calcul, le taux du Livret A sera de 4,10% au 1er août, contre 3% depuis le 1er février.

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    Un taux de 3,5% plus probable

    Toutefois, il s’agit d’un taux théorique. En effet, le gouverneur peut invoquer des « circonstances exceptionnelles » pour déroger à la règle de calcul du taux du Livret A, et ainsi atténuer sa hausse voire la bloquer. Une hypothèse probable, selon l’économiste Philippe Crevel.

    Ce dernier estime en effet qu’« une hausse d'un point du taux du Livret A génèrerait un surcoût non négligeable pour les établissements financiers (4 milliards d'euros sur un an), pour les bailleurs sociaux ainsi que pour les collectivités locales ou les PME qui empruntent à partir des ressources issues du Livret A. Les banques pourraient être amenées à répercuter le surcoût de la hausse du taux sur les emprunts ».

    Par ailleurs, une rémunération à 4% du produit d’épargne détenu par 55 millions de Français, ferait de l’ombre aux fonds en euros de l'assurance vie dont la rémunération était près de deux fois inférieurs l’an dernier.

    Un taux de 4,1% pour le Livret A pousserait également les Français à épargner davantage et à réduire leurs consommations, ce qui serait nuisible à la croissance.

    Le secteur bancaire et la Caisse des dépôts favorables à un maintien du taux à 3%

    Pour toutes ces raisons, Philippe Crevel mise sur un taux du Livret A à 3,5% au 1er août. A moins que, sous la pression du secteur bancaire, le gouverneur de la Banque de France ne renonce à une hausse du rendement du Livret A. En effet, les établissements, qui distribuent ce livret réglementé, payent une partie de ses intérêts.

    De son côté, Éric Lombard, le directeur de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), milite également pour que la rémunération du Livret A reste « stable dans la durée », a-t-il affirmé samedi. Et pour cause, la CDC gère 60 % des montants déposés par les Français sur leur Livret A ou LDDS, qu’elle réinvestit notamment dans des prêts destinés à la construction de logements sociaux. « Ils nous empruntent 170 milliards d’euros, donc 1 % de hausse [de la rémunération du Livret A, à 4%, ndlr], ça coûte 1,7 milliard au logement social à un moment où il faut construire », craint le directeur de la CDC.

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    Rédaction meilleurtaux Placement

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