L’investissement responsable évolue avec un nouveau label ISR « plus exigeant », récemment dévoilé par Bercy. Cette initiative vise à aligner les placements sur des critères stricts, particulièrement face aux enjeux climatiques. Quels sont les changements introduits par ce label ? Quid de son impact sur les fonds d’investissement ? Décryptage.
Label ISR, garant de l’investissement responsable
Instauré en 2016, le Label ISR a rapidement émergé comme un repère pour les personnes soucieuses des impacts sociaux et environnementaux de leurs investissements. Son but initial était d’aider les épargnants à reconnaître les produits d’investissement (OPCVM, OPCI, SCPI…) qui adoptent une méthodologie d’investissement socialement responsable.
À travers six catégories d’exigences, allant de la rigueur de la méthode d’analyse à l’évaluation du bénéfice environnemental, les fonds candidats doivent répondre à des critères stricts.
Depuis l’entrée en vigueur de la loi Pacte, les supports certifiés ISR sont automatiquement référencés dans les contrats d’assurance vie ou de PER, regroupant actuellement 1 174 fonds avec un encours total de 773 milliards d’euros.
Cependant, au fil des années, le label ISR a été critiqué pour son manque de contraintes et parfois perçu comme une forme de « greenwashing », affaiblissant sa crédibilité aux yeux des épargnants.
En 2021, conscient de ces lacunes, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, a convoqué un comité composé de divers acteurs, tels que des entreprises et des sociétés de gestion, pour repenser le label.
L’objectif était de renforcer ses ambitions et ses exigences pour mieux correspondre aux attentes accrues des épargnants et aux défis environnementaux majeurs, en particulier la lutte contre le changement climatique. Ce travail a conduit à une nouvelle version du label ISR, caractérisée par des critères plus rigoureux.
Nouvelles exigences environnementales
ImportantLa principale évolution du label ISR réside dans l’introduction de critères environnementaux plus stricts. Les entreprises liées à l’exploitation du charbon, des hydrocarbures non conventionnels ou qui lancent de nouveaux projets dans ces secteurs ne pourront plus être labellisées ISR.
Pour obtenir le label, les sociétés de gestion doivent également démontrer leur engagement en faveur d’un plan de transition aligné sur l’Accord de Paris.
Ces changements visent à assurer que les fonds labellisés ISR contribuent effectivement à la transition écologique en limitant les incidences négatives de leurs investissements sur les plans environnemental, social et de gouvernance.
Le nouveau référentiel du label ISR, prévu pour novembre, sera appliqué à partir du 1er mars 2024 pour les nouveaux fonds, tandis que les fonds existants auront une période d’adaptation supplémentaire.
Les critères précis seront détaillés ultérieurement, mais il est probable que des sociétés telles que TotalEnergies ou BP soient exclues. Ainsi, les fonds actuels détenant des titres de ces entreprises devront ajuster leurs portefeuilles pour conserver le label.
Cette évolution marque une étape importante vers un investissement responsable plus exigeant et mieux aligné sur les enjeux environnementaux majeurs.
- Le renforcement du label ISR témoigne d’une volonté d’inscrire l’investissement dans une démarche plus responsable.
- Les changements introduits recentrent le label sur des critères environnementaux plus stricts, accentuant ainsi son impact positif.
- Les investisseurs sont désormais appelés à considérer ces nouvelles exigences comme un indicateur majeur pour des placements alignés sur leurs valeurs éthiques et les défis environnementaux du XXIe siècle.