Nouvellement crée par la loi « industrie verte », le Plan d’épargne avenir climat devrait voir le jour « au plus tard au 1er juillet 2024 ». Que sait-on de ce nouveau placement destiné à succéder au PER mineur ? Va-t-il révolutionner l’épargne des plus jeunes ? Eléments de réponse.
Créé pour financer la transition écologique, le Plan d’épargne avenir climat (PEAC) devrait naître le 1er juillet, via un décret pris en Conseil d'Etat. L'échéance est donc proche, mais pour autant, ses contours sont encore flous, et l’engouement autour de ce placement a encore du mal à se faire sentir. « A ce jour, la Macif n'envisage pas d'intégrer ce produit à sa gamme mais étudiera l'offre au regard des textes définitifs », annonce l’assureur mutualiste au site MoneyVox. Nous sommes « en attente des décrets pour bien analyser le potentiel », indique de son côté BoursoBank.
Une rémunération au moins égale à celle du Livret A
Pour le moment, ce que l’on sait de ce placement, c’est qu’il a vocation à « mobiliser l'épargne des jeunes pour l'industrie verte et pour la décarbonation de notre industrie », a dévoilé Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie. Pour rappel, c’est en mai 2023 que le locataire de Bercy a, pour la première fois, annoncé la création du PEAC. Il affirmait alors son ambition de flécher l'épargne des jeunes vers des produits de long terme, afin de financer la transition écologique.
Pour inciter les Français à ouvrir ce placement, le ministre assure que les gains nets réalisés lors du retrait de titres ou de liquidités, ou lors du rachat d'un PEAC, ne seront soumis à « aucune charge ni aucun impôt ».
Mais à qui le PEAC s’adresse-t-il en réalité ? Combien rapportera-t-il à ses détenteurs ? Ce qui est certain, c’est qu’il sera réservé aux moins de 21 ans, qu’il prendra fin aux 30 ans de son titulaire, et qu’il sera accessible aux mineurs. En effet, il pourra être ouvert par les parents dès la naissance de leurs enfants.
Par ailleurs, « chaque titulaire ne pourra en posséder qu'un seul, à l'image d'autres produits d'épargne réglementée comme le Livret A, le LDDS ou encore le LEP », souligne MoneyVox. Côté rémunération en revanche, difficile pour l’heure de savoir combien le PEAC rapportera à ses détenteurs. « Le gouvernement s'est engagé à servir un rendement au moins égal à celui du Livret A mais sur un produit de marché non soumis à un taux fixé de manière règlementaire », souligne Philippe Crevel, le directeur du Cercle de l'Épargne. Pour rappel, le taux du placement préféré des Français a été conjointement fixé par la Banque de France et Bruno Le Maire à 3% jusqu’en janvier 2025.
Un « produit qui pourra venir en complément d'un Livret A saturé »
Enfin, le plafond de versement du PEAC devrait, selon Bercy, être fixé à 22 950 euros hors capitalisation des intérêts, comme le Livret A. Quant à son mode de gestion, à priori, il « devrait se rapprocher du profil équilibré à horizon retraite du PER [Plan épargne retraite], soit un investissement risqué qui se sécurise au fur et à mesure jusqu'à la clôture du plan », explique MoneyVox. De fait, l’argent qui placé sur le PEAC ne sera pas garanti à 100% par les pouvoirs publics. En revanche, Bruno Le Maire a promis « une grande sécurité », indiquant que les fonds du Plan d’épargne avenir climat seraient bloqués jusqu'à la majorité de l'enfant, sauf circonstances exceptionnelles (invalidité du titulaire ou de décès de l'un de ses parents). Dès qu’il aura 18 ans, et sous réserve que le plan soit ouvert depuis plus de 5 ans, il sera possible de faire des retraits partiels sans clôturer le plan.
En résumé, le PEAC est « un produit qui est à la frontière de plusieurs produits d'épargne. Il prend la suite du PER mineur, il ressemble au Livret A et à l'assurance vie mais n'est ni l'un ni l'autre », selon Philippe Crevel. C'est un produit qui pourra venir en complément d'un Livret A saturé et s'adresse à ceux qui ne souhaitent pas ouvrir d'assurance vie », conclut-il.
