La journée des droits de la femme, le 8 mars, trouve son origine de deux événements historiques : le Woman’s Day en Amérique et la Journée des femmes en Europe. Puis, les Nations Unies ont officialisé la journée du 8 mars en 1977. Depuis, chaque année, cette journée est un moment propice à la réflexion et à la recherche de solutions visant à améliorer la condition de chacune des femmes, tout en soulignant le chemin parcouru. En matière d’épargne, la parité homme-femme a encore du chemin à faire, notamment en raison des inégalités salariales qui persistent et contribuent significativement à cet écart. Tour d’horizon sur ce fossé financier toujours présent entre les femmes et les hommes.
Les écarts de revenus, le principal frein à l’épargne des femmes ?
En matière d’épargne et d’investissement, une disparité persiste entre les hommes et les femmes, largement alimentée par les inégalités salariales.
En 2023, les femmes ont gagné en moyenne 15,4 % de moins que les hommes, selon Eurostat, organisme de statistiques de l'Union européenne. Les médias ne manquent pas de traduire cet écart chaque année en mettant en lumière la date à partir de laquelle les femmes commencent à travailler « gratuitement ». Ainsi, en 2023, les femmes auraient commencé à travailler « gratuitement » à partir du 6 novembre à 11h25.
Par ailleurs, l’écart est encore plus significatif quand d’autres éléments entrent en ligne de mire. Par exemple, quand on prend en compte que les femmes sont les plus concernées par le travail à temps partiel ou alors qu’il y a une réelle différence quant à la nature du poste occupé. Sur ce dernier point, que ce soit l’impossibilité d’accéder aux mêmes postes ou que les femmes soient attirées par des postes peu rémunérateurs, les avis divergent et chacun y va de son appréciation. Ainsi, tous postes confondus et quel que soit le temps de travail, l’écart s’accentue et atteint 22,3 % selon le rapport 2022 de l'Insee.
Toutefois et à titre de comparaison, l’écart n’était plus que de 5,3 % à poste égal et à temps de travail égal. Ainsi, sur la base d’un même temps de travail et d’un même poste, l’écart se réduit mais est toujours présent.
Bien sûr, il est difficile d’apparenter ces chiffres à de la discrimination salariale. Les différences de salaire entre les femmes et leurs homologues masculins découlent de plusieurs facteurs : notamment l’orientation des femmes vers des métiers moins rémunérateurs et le temps partiel subi. Toutefois, le chiffre de 5,3 % qui mesure l’écart de salaires pour un même temps de travail et pour un même poste est le chiffre qui se rapproche le plus à une mesure de discrimination salariale.
Moins de revenus, moins d’épargne
En règle générale, plus élevé est le revenu d’une personne, plus celle-ci arrive à épargner. Une enquête menée en 2022 par l’IFOP, le CECOP pour AG2R LA MONDIALE, Amphitéa et le Cercle de l’Épargne le confirmait. Les personnes dont le revenu est de 4 000 € ou plus par mois ont la capacité d’épargner plus de 15 % de leurs revenus. Pour une personne dont le revenu mensuel est situé entre 1 200 € et 2 000 €, la capacité à épargner plus de 15 % de ses revenus tombe à 1 %. Parmi eux, ils sont même 45 % à déclarer ne pas pouvoir épargner du tout. Tout serait donc une question de salaire. Moins l’on gagne, moins l’on épargne. Les hommes étant surreprésentés dans les postes à hauts revenus, ce sont ces derniers qui sont davantage en capacité d’épargner une plus grande part de leurs revenus.
Et la retraite ?
Les inégalités femmes-hommes perdurent au-delà de la vie professionnelle. En gagnant moins et étant davantage concernées par le temps partiel, les femmes se constituent moins de droits à la retraite. Un rapport publié par la Cour des comptes en 2023 a relevé que la pension moyenne des femmes se limite à 1 401 € contre 1 955 € pour les hommes. Un chiffre qui reflète a fortiori les écarts de salaires entre les femmes et les hommes tout au long de leur vie professionnelle, mais aussi que les femmes sont souvent surreprésentées dans les emplois à temps partiel.
Concernant les inégalités femmes-hommes, du chemin a été parcouru mais il reste beaucoup à faire notamment en ce qui concerne les inégalités salariales qui pèsent sur la capacité d’épargne des femmes. Par ailleurs, si ces dernières n’ont pas la même capacité d’épargne que leurs homologues masculins, comment la gèrent-elles ? Font-elles des placements similaires aux hommes ? Découvrez notre article dédié sur le sujet !
