La rentabilité des investissements en actifs immobiliers continue de frôler les 4 %, un taux largement supérieur à ceux du livret A et du PEL (plan d’épargne logement). Une rémunération témoignant vraisemblablement de leur résistance face aux crises, mais les professionnels du secteur s’interrogent tout de même sur leur état de santé et leur rendement réel.
Les SCPI se targuent depuis des années d’avoir un modèle économique fiable, capable de résister à n’importe quelle crise. Un argument de vente qui s’est vérifié à l’avènement de la pandémie du covid-19, mais qui n’empêche pas pour autant les investisseurs de toujours s’interroger.
Les professionnels du secteur soulignent, d’ailleurs, que ce véhicule de placement n’est pas totalement immunisé contre les éventuelles crises. Qui plus est, ces sociétés de gestions immobilières ont dû revoir leur rendement à la baisse lors du second trimestre 2020.
Une étude fait le point sur l’état de santé des SCPI et de la résistance de leurs différents segments face à l’épidémie du coronavirus.
Des taux de recouvrement de 0 % à 80 %
Les segments des SCPI ont été inégalement touchés par la crise sanitaire, si leurs factions résidence et bureaux accusent un taux de recouvrement de loyers supérieurs à 80 %, la situation est toute autre pour la restauration et l’hôtellerie. Ces derniers ont été plus impactés par la conjoncture actuelle, ne percevant qu’environ la moitié des loyers.
Mais la situation est encore plus délicate pour la société de gestion d’actifs Pierre Altitude qui a dû faire face à la fermeture administrative des stations de ski. La totalité de ses locataires n’a ainsi pas pu s’acquitter de leurs factures de location, mettant en doute la présumée fiabilité des investissements en actifs immobiliers.
Ce défaut de paiements commence d’ailleurs à déteindre vers d’autres segments. En effet, les SCPI de bureaux affichent un taux d’encaissement de loyers de 79 % au premier semestre 2020, contre 94 % sur les 6 derniers mois de l’année 2019.
Investir minutieusement
Malgré cette baisse de performances, les SCPI ont encore des atouts dans la manche. Hormis le report à nouveau (RAN), ce support d’investissement a la possibilité de générer des bénéfices via la vente des biens immobiliers. Toutefois, une mise à jour de la valeur patrimoniale est nécessaire, une réévaluation pour le moment retardée par la crise sanitaire. De plus, cette alternative pourrait ne pas avoir les effets escomptés. En effet, une vente massive de biens immobiliers pourrait entrainer une tendance vers la diminution des prix.
Néanmoins, la situation est beaucoup moins catastrophique que les détracteurs des SCPI laissent entendre. Certes, des segments de cet outil d’épargne sont ressortis diminués de la crise sanitaire, d’autres s’en sont très plutôt bien sortis. Ainsi, les conseillers en investissement immobilier préconisent de passer à la loupe les différents segments des SCPI. À ces experts de rajouter que les secteurs les plus sécurisés sont :
- Le résidentiel ;
- La logistique ;
- La santé.
Mais toujours d’après ces derniers, un dernier facteur est à prendre en compte, celui de l’environnement. En effet, la prise de conscience générale permise par la pandémie a donné de l’aplomb aux enjeux environnementaux. À l’heure actuelle, un investissement a plus de chance d’être rentable s’il a des portées écologiques.