L’investissement en actifs immobiliers a chuté durant le second trimestre 2020, de plus les acomptes ont été revus à la baisse. D’après ses détracteurs, c’est le signe que leur modèle économique a atteint ses limites. Néanmoins, les récentes performances de ce moyen d’épargne traduisent de son bon état de santé.
Les SCPI se targuaient d’avoir un modèle économique apte à résister à n’importe quelle crise, la pandémie du covid-19 aura été pour elles l’occasion de vérifier ses dires. Les professionnels de l’immobilier s’attendaient d’ailleurs à ce que l’arrêt des activités nuise au rendement de ce moyen d’épargne. Ce fut le cas, mais les dégâts ne se ressentent que très peu, en témoigne le taux d’intérêt défiant toute concurrence que continue de proposer les SCPI.
Néanmoins, il est encore trop tôt pour juger de l’impact de l’arrêt brutal des activités sur ce véhicule de placement, il faudra attendre de voir l’évolution de la pandémie d’ici les mois à venir.
Un portefeuille diversifié d’investissements et une rentabilité défiant toute concurrence
Les SCPI sont en plein essor ces dernières années, mais il est à rappeler qu’il s’agit avant tout d’un investissement immobilier. À la différence qu’ici les souscripteurs ne seront affublés d’aucune tâche administrative, ils n’ont qu’à attendre le versement des dividendes qui leur sont dus.
Les fonds perçus par ce moyen d’épargne serviront à acquérir des actifs immobiliers, et en termes d’investissement, leur portefeuille de placement est plutôt diversifié, allant d’immeubles de bureaux aux entrepôts, voire des cliniques ou encore des maisons de retraite.
Ce modèle structurel a su attirer les sociétaires, d’ailleurs les sociétés de placement ont enregistré une levée de fonds record lors du premier trimestre 2020. Cependant, les collectes ont chuté durant les trois mois qui ont suivi, conséquence notamment de l’épidémie du covid-19.
À cette époque, ses détracteurs avaient indiqué que l’investissement papier-pierre montrait enfin ses limites. Toutefois, il semblerait que cette diminution des collectes ne reflétait en rien l’état de santé des investissements en pierre papier.
Certes, les acomptes ont été revus à la baisse, mais la rentabilité proposée continue de frôler les 4 %, un taux bien supérieur à ceux proposés par le plan d’épargne logement et l’assurance vie.
D'ailleurs, Jean-Christophe Antoine, président d’Atland Voisin, a précisé que :
Au sein de la SCPI Épargne Pierre, nous avions baissé par précaution l'acompte du deuxième trimestre, mais nous avons récemment rehaussé notre prévision de rendement annuel de 5,2 à 5,4 %.
Jean-Christophe Antoine
Une stratégie payante
Cet optimisme et ces excellents résultats en dépit de la crise sanitaire, les SCPI la doivent à leur modèle économique et leur portefeuille diversifié d’investissements. En effet, même si des segments tels que l’hôtellerie ont souffert de l’arrêt brutal des activités, les pertes ont pu être contenues par les autres secteurs de placement comme le logement et les bureaux.
De plus, on ne peut pas vraiment dire qu’il y ait eu des dommages conséquents puisque la majorité de leurs clients en hôtellerie ont pu s’acquitter de leurs loyers. Le secret réside dans la stricte sélection de locataires des SCPI qui ne retiennent que les clients à forte capacité financière, soit apte à payer le loyer même en temps de crise.
Les SCPI sont également restés très actifs malgré le confinement et ont réalisé autant d’acquisitions qu’au premier semestre 2019. Elles continuent d’investir prioritairement dans les bureaux, une tendance qui pourrait lui être préjudiciable selon les professionnels du secteur à cause du recours au télétravail.