Après un exercice 2020 en demi-teinte, mais loin d’être décevant, les Sociétés civiles de placement immobilier ont renoué avec leur dynamisme cette année. Obligés de faire évoluer leur offre, les gestionnaires et les foncières récoltent les fruits de leur stratégie, avec un rendement moyen attendu en hausse. Sauf pour les commerces.
Le marché immobilier n’a pas encore pleinement récupéré du ralentissement causé par la crise sanitaire en 2020. Les nouveaux chantiers sortent de terre, mais pas au même rythme qu’en 2019. Les investissements locatifs reprennent également, sans égaler les performances d’avant l’épidémie. Seule la pierre papier semble tenir bon, si l’on en croit les dernières statistiques d’un cabinet spécialisé. Cette résilience témoigne une fois de plus l’attrait des épargnants pour ces produits, dont le profil évolue selon les besoins du marché. Cette année, les valeurs spécialisées dans le domaine de la santé, les bureaux et biens logistiques sont particulièrement recherchés.
Les investissements dominés par l’immobilier de bureaux
Le portefeuille des SCPI reflète globalement la situation économique et sociale du moment. En 2021, après près de deux ans de pandémie, les sociétés de gestion jettent leur dévolu sur les actifs capables de résister à la crise sanitaire et à ses conséquences économiques. Les deux leaders du marché – Primonial et La Française – privilégient ainsi les achats de biens immobiliers positionnés sur le marché de bureaux. Ces valeurs représentent jusqu’à 54 % des achats.
Les difficultés rencontrées par le secteur médical en 2020 ont aussi fait monter la cote de l’immobilier de santé. Ce type de biens pèse à hauteur de 20 % des achats des gérants, contre 11 % un an auparavant. L’immobilier de commerce complète le podium, avec une part estimée à 15,08 %. L’étude ne précise pas si les acquisitions portaient sur des centres commerciaux ou des commerces de proximité.
Les locaux d’activités et les centres logistiques arrivent en quatrième position (7,20 %). Le succès de ce type de bien est étroitement lié à l’essor du commerce en ligne depuis le début de la crise sanitaire. Sans surprise, les hôtels arrivent en bas du classement, cette activité ayant démontré sa vulnérabilité tout au long de la pandémie. L’immobilier d’habitation et le secteur de l’éducation totalisent à eux deux moins de 2 % des investissements effectués par les gestionnaires.
Des investisseurs attirés par les spécialisées et les bureaux
Du côté des investisseurs, les souscriptions ciblent surtout les sociétés civiles de placement immobilier spécialisées, les diversifiées et les bureaux. Chacune de ces catégories accapare environ 30 % de la collecte au troisième trimestre 2021. L’attrait des épargnants pour ces valeurs semble illogique, compte tenu du taux d’occupation financier élevé des commerces (92,08 %), comparé à celui des bureaux (87 %). Dans les faits, ce désaveu est la conséquence logique de la baisse de fréquentation des grands magasins, exposés aux restrictions sanitaires et aux fermetures administratives.
En matière de rendement, les supports spécialisés dans l’immobilier de logistique servent les meilleures rémunérations, à 5,35 % au T3. Les valeurs labellisées ISR suivent de près, avec un rendement moyen de 4,92 %. Toutes catégories confondues, la pierre papier propose 4,36 % de rendement moyen au troisième trimestre. Si cette dynamique se maintient, on se dirige vers une année 2021 à plus de 4,3 % de rendement pour les SCPIs.