Sur fond de guerre en Ukraine et d’un regain de la pandémie en Chine, l’économie mondiale se remet à ralentir. Les tensions sur les chaînes d’approvisionnement s’exacerbent et l’inflation s’amplifie. Dans ce contexte loin d’être favorable, les épargnants français continuent de faire confiance aux sociétés civiles de placement immobilier au premier trimestre.
Dans un rapport publié en mars dernier, la CNUCED a revu à la baisse ses perspectives de croissance pour l’économie mondiale cette année. Cette branche de l’ONU table désormais sur une croissance de 2,6 % au lieu de 3,6 % auparavant. En France, le FMI s’attend à une croissance de 2,9 % en 2022, un taux qui descendra à 1,4 % l’année prochaine.
Certains analystes craignent même une récession technique dans l’Hexagone dès cette année. Ces conjectures loin d’être encourageantes n’affectent pas la belle dynamique des sociétés civiles de placement immobilier. Au premier trimestre, ces fonds ont réalisé une collecte record.
Une attractivité intacte grâce aux fonds diversifiés
Comme à leur habitude, les épargnants français se tournent vers les valeurs refuges pour mettre à l’abri leur argent en temps de crise. Les chiffres des SCPI au premier trimestre 2022 l’ont encore prouvé.
Important Selon l’association des sociétés qui œuvrent dans la pierre papier, la collecte nette de ces fonds atteint un nouveau sommet, à 2,6 milliards d’euros entre janvier et mars. Cet afflux est de 33 % supérieur à la moyenne des premiers trimestres des cinq dernières années.
Pour les observateurs, cette belle performance augure un exercice prometteur, sachant que la période entre janvier et mars établit généralement les bases de la tendance globale de la pierre papier sur une année entière. L’attrait des épargnants pour cet investissement est étroitement lié au dynamisme de l’immobilier de bureaux. Presque la moitié des placements a été fléchée vers ce segment – soit un peu plus de 1,2 milliard d’euros.
Les fonds détenant un portefeuille d’actifs diversifiés ne sont pas en reste. Ces supports ont attiré un quart de la collecte, soit 5 % de plus par rapport à l’année dernière.
Important Les fonds spécialisés dans l’immobilier de santé ont quelque peu souffert et voient leur part reculer à 18 %, contre 25 % il y a douze mois.
Enfin, 5 % des flux ont été dirigés vers les sociétés civiles de placement ciblant l’immobilier logistique, contre 3 % pour les fonds résidentiels. L’hôtellerie se place tout en bas du classement : les investisseurs hésitent encore à placer leur épargne dans un secteur mal en point et en manque de visibilité depuis deux ans.
Des sociétés de placement plus prudentes
Conséquence logique de cette collecte massive, le rendement moyen des sociétés civiles de placement immobilier décroît. Le taux relevé sur une moyenne de 75 fonds du marché s’élève à 4,25 % au premier trimestre, un chiffre légèrement en dessous de la moyenne de 2021. L’immobilier logistique affiche la plus belle rémunération, estimée à 5,38 %. Les fonds spécialisés dans les bureaux, eux, servent un rendement de 4,27 %, contre 4,58 % pour les actifs de commerce et 4,26 % pour l’immobilier de santé.
De manière générale, la performance modérée de la pierre papier en matière de rémunération n’est guère surprenante. Pour les analystes, c’est le signe d’un retour à la prudence habituelle des gestionnaires de fonds. Ces derniers préfèrent dorénavant servir un dividende minimum, à cause des incertitudes soulevées par la :
- Guerre en Ukraine ;
- Situation économique et géopolitique mondiale.
Selon toute vraisemblance, les fonds devraient maintenir cette position jusqu’à la fin du 3e trimestre.
