Les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) font face à une crise de liquidité persistante. La multiplication des demandes de rachat de parts depuis plusieurs mois met en péril leur équilibre financier, traditionnellement assuré par un flux régulier de nouvelles souscriptions. Exacerbée par un contexte économique incertain, cette situation soulève des interrogations sur la pérennité du modèle SCPI et sur les perspectives d’évolution à court et moyen terme.
Une faible collecte nette
Au premier semestre 2024, les SCPI ont connu un déséquilibre significatif entre les souscriptions et les rachats de parts . Malgré une collecte nette de 1,67 milliard d’euros, les demandes de retrait, s’élevant à 628 millions d’euros, ont pesé sur la liquidité du marché.
Les investisseurs institutionnels, notamment les assureurs, ont été les principaux moteurs de ces rachats, sous l’effet de contraintes réglementaires.
ImportantIl en a résulté des délais de revente plus longs qui impactent directement la capacité des épargnants à disposer de leurs placements à court terme.
Le marché est désormais à la recherche de nouvelles solutions pour concilier rendement et liquidité.
Des disparités marquées entre les SCPI
La crise de liquidité touche de manière disproportionnée une quinzaine de SCPI , avec des pourcentages de capital en attente de retrait atteignant ou dépassant 7 %.
Parmi celles-ci, cinq SCPI se démarquent par des taux de retrait largement supérieurs au seuil d’alerte de 10 % :
- Novapierre Résidentiel (Paref Gestion) ;
- LF Grand Paris Patrimoine (La Française) ;
- Pierrevenus (Aestiam) ;
- Crédit Mutuel Pierre 1 (La Française) ;
- Patrimmo Croissance Impact (Praemia).
Focalisée sur le marché immobilier haut de gamme parisien, la SCPI Novapierre Résidentiel est particulièrement affectée, avec un taux de retrait frôlant les 20 %, ce qui pourrait remettre en question la pérennité de sa stratégie d’investissement.
L’enjeu des expertises à venir
La résolution de la crise de liquidité des SCPI dépendra en grande partie de l’évolution du contexte économique et des décisions des acteurs du marché . Une amélioration de la situation serait envisageable si les investisseurs institutionnels réévaluaient leurs ordres de vente à la baisse, notamment en cas de repli des taux d’intérêt.
Par ailleurs, les campagnes d’expertise immobilière pourraient conduire à des ajustements des valeurs des parts, comme en témoigne la récente baisse de -14 % des prix de la SCPI Élysées Pierre.
- La tension sur les liquidités des SCPI représente un défi majeur, affectant à la fois les investisseurs et les gestionnaires de fonds.
- Malgré une collecte nette de 1,67 milliard d’euros au premier semestre 2024, les retraits de 628 millions d’euros ont fragilisé le marché.
- La capacité des acteurs du marché à adapter leurs stratégies aux nouvelles conditions économiques et à répondre aux besoins changeants des investisseurs sera déterminante.