Après une année 2024 morose marquée par une baisse historique de la collecte, les SCPI entament 2025 avec un double visage : celui d’un placement bousculé, mais résilient, voguant sur le sillage d’un marché immobilier en mutation. En coulisses, la mue est déjà en marche et tout laisse penser que le modèle SCPI n’a pas dit son dernier mot.
Une année difficile… mais pas catastrophique
La SCPI a beau avoir perdu un peu de son éclat, elle reste un placement de fond. En 2024, les chiffres parlent d’eux-mêmes : une collecte nette tombée à 3,5 milliards d’euros, contre 5,7 milliards en 2023 et plus de 10 milliards en 2022. Un certain ralentissement qui peut inquiéter, d’autant que
Cette baisse s’accompagne de l’arrivée de nombreux nouveaux acteurs sur le marché, créant une tension concurrentielle sans précédent.
Mais faut-il pour autant enterrer les SCPI ? Certainement pas. Car malgré ces turbulences, le rendement moyen distribué a atteint 4,72 % en 2024. Un taux plus qu’honorable, surtout au vu des difficultés du marché immobilier dans son ensemble. Ce qui prouve que le modèle SCPI n’est pas en crise structurelle, mais en pleine transition.
Vers un nouvel équilibre entre tradition et innovation
Le marché des SCPI semble désormais divisé en deux camps.
- Les géants historiques, souvent concentrés sur l’immobilier de bureaux, peinent à séduire de nouveaux investisseurs.
- En parallèle, une nouvelle génération de SCPI agiles et opportunistes tire son épingle du jeu en capitalisant sur les changements du marché.
Important Leur atout ? Des stratégies d’investissement plus flexibles, un positionnement souvent thématique et, surtout, l’absence de frais d’entrée.
Un argument choc pour de nombreux souscripteurs, même si cette gratuité apparente est parfois compensée par des frais de gestion plus élevés ou des pénalités de sortie anticipée.
Cette course à l’innovation inquiète certains professionnels, qui craignent que les erreurs du passé ne se répètent.
Investir trop vite, trop massivement, sans discernement, pourrait fragiliser ces jeunes pousses à moyen terme. La gestion prudente et sélective devient alors le nouveau mantra pour éviter de tomber dans le piège de la croissance à tout prix.
L’importance d’une stratégie d’investissement claire
Face à ce marché mouvant, la diversification devient la clé.
Pour résister aux cycles économiques, une SCPI doit pouvoir s’appuyer sur un portefeuille équilibré entre différents types d’actifs : bureaux, commerces, santé, logistique ou encore résidentiel.
Pour les investisseurs, cela implique aussi un travail de sélection plus pointu. Examiner la stratégie de la société de gestion, comprendre son positionnement géographique et sectoriel, analyser son historique… autant de réflexes indispensables pour optimiser ses chances de rendement.
Les SCPI thématiques représentent-elles un pari risqué ?
La montée en puissance des SCPI thématiques – santé, résidentiel, logistique… – séduit de plus en plus d’épargnants à la recherche de sens dans leurs investissements. Le cas de Foncière des Praticiens, centrée sur l’immobilier médical, ou encore de Kyaneos, spécialisée dans le logement résidentiel en villes moyennes, en est l’illustration parfaite.
Mais attention : le succès de ces SCPI dépend étroitement de la « santé » du secteur choisi. Un retournement conjoncturel ou réglementaire pourrait rapidement fragiliser leur modèle. Certains experts préconisent donc que ces supports prennent la forme de fonds fermés, moins exposés aux aléas de la liquidité et du rachat anticipé de parts.
Un facteur caché : le délai de jouissance
Un autre biais trop souvent ignoré par les épargnants : le délai de jouissance.
Important Pendant les 3 à 6 mois suivant l’achat de parts, aucun loyer n’est perçu. Or, ce laps de temps permet aux SCPI de lisser leur performance, en affichant des rendements artificiellement gonflés.
Une réalité à garder en tête lorsqu’on compare les taux de distribution.
Mieux vaut donc demander une simulation personnalisée avant tout investissement, afin d’anticiper précisément les impacts de ce délai sur votre revenu potentiel.
- Les SCPI ont connu un ralentissement en 2024, mais elles affichent toujours des rendements solides.
- Les SCPI opportunistes sans frais d’entrée attirent, mais attention aux frais cachés et aux risques de liquidité.
- La diversification reste la clé pour assurer la stabilité du rendement à long terme.
- Le délai de jouissance peut fausser la performance apparente, un facteur à ne pas négliger avant d’investir.