Alors que les taux du Livret A et du LEP notamment, viennent respectivement d’augmenter à 3% et 6,1% au 1er février, leur ascension pourrait ne pas s’arrêter là. Plusieurs facteurs sont susceptibles de les propulser les taux de certains livrets vers le haut au 1er août. Explications.
Bonne nouvelle pour les épargnants. Depuis le 1er février, les taux des produits d’épargne réglementée ont été revalorisés. Les taux du Livret A et du Livret de développement durable et solidaire (LDDS) sont passés à 3 %. Quant au Livret d’épargne populaire (LEP), sa rémunération a atteint 6,1 %. Et ils se pourrait que cette escalade des taux ne s’arrête pas en si bon chemin. Toutefois, cela dépend de nombreux facteurs. En effet, le niveau de rémunération des produits d’épargne réglementée est le résultat d’un savant calcul.
Inflation, €ster... Ce qui influence le taux du Livret A
Commençons par le Livret A, dont le taux peut être actualisé deux fois par an selon un calcul bien précis, qui prend notamment en compte l'inflation moyenne des six mois précédents. Celle-ci est difficile à anticiper, car elle dépend de l’évolution des prix des carburants et des produits alimentaires. Preuve en est, alors que l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) prévoyait le 15 décembre un taux d’inflation supérieur à 7% en janvier et février, il n’en est rien. En effet, le 31 janvier, l’institut statistique a estimé une prévision d’inflation à 6% en janvier sur un an, dans la continuité de celle du mois de décembre.
Sachant qu’à la mi-décembre, l’Insee annonçait également un recul du taux d’inflation à partir de mars, jusqu’à descendre à environ 5,5% en juin, le chiffre d'inflation retenu au 1er août pourrait être stable par rapport au 1er février, voire inférieur. Cependant, cela ne signifie pas nécessairement que le niveau de rémunération du Livret A se maintiendra, ou s’affaiblira dans 6 mois. Car une autre référence est utilisée pour calculer le taux du Livret A, rappelle le site d’information MoneyVox. Il s’agit de l'€ster, un taux interbancaire calculé par la Banque centrale européenne (BCE).
Et il se trouve que “sa moyenne semestrielle a entamé, depuis la fin juillet 2022, une remontée en pente forte”, indique MoneyVox. Son indice est notamment passé de - 0,50% fin juillet 2022, à 0,537% fin décembre 2022, et jusqu’à près de 1% fin janvier. Un accroissement de l’indice qui pourrait “continuer à ce rythme tant que l'inflation n'est pas redescendue autour du niveau cible de 2%”, précise le site d’information économique. Et donc propulser vers le haut le taux du Livret A au 1er août. Néanmoins, tout dépend également de la volonté du gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, qui peut déroger à la formul de calcul et proposer un autre taux.
Un taux du LEP corrélé à l’inflation
Pour le LEP, la donne est différente. Les pouvoirs publics n’interviennent pas dans la fixation de son taux. Le taux du LEP évolue au gré du niveau d’inflation annuelle hors tabac, et ne peut pas être inférieur à la moyenne sur six moi de cette dernière. Ce qui explique que sa rémunération soit deux fois plus élevée que celle du Livret A et du LDDS au 1er février.
Ainsi, entre le 1er février 2022 et le 1er février 2023, la rémunération du LEP a augmenté de plus de 4 points en passant de 2 à 6,1%. Ce qui fait de ce livret, le produit d’épargne le plus protecteur contre l’inflation, à condition d’y être éligible. Si, comme les prévisions de l’Insee l’indiquent, l’inflation stagne, voire fléchit au 1er semestre, le taux du LEP suivrait donc cette courbe au 1er août.
En alternative aux livrets d'épargne, notamment si ceux-ci sont pleins, il est recommandé de se tourner vers l'assurance vie, véritable couteau suisse de l'épargne en France.
