Les détenteurs d’un Livret A s’attendaient à une revalorisation de son taux à hauteur de 3,5%, voire 4% au 1er août. Mais finalement, le 13 juillet, le ministre de l'Economie et des Finances a officialisé le maintien d’un rendement à 3% au 1er août. Quant au taux du LEP, il ne baisse que de 6,1% à 6%.
Pas de coup de pouce comme espéré. Jeudi 13 juillet à 13h, le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a annoncé au JT de TF1 que la rémunération du Livret A, et de son cousin le LDDS, sera de 3% au 1er août. Un sentiment de déjà-vu, car il s’agit de son rendement actuel depuis le 1er février.
Le maintien d’un taux à 3% pour le Livret A et le LDDS...
Pourtant, la rémunération du Livret A aurait théoriquement dû être supérieure au 1er août. Du moins, si la Banque de France avait suivi la traditionnelle formule de calcul. En vertu de celle-ci, qui se base sur l’évolution semestrielle de l'indice des prix à la consommation (hors prix du tabac), ainsi que sur les taux interbancaires auxquels les banques s'échangent de l'argent à court terme, le nouveau taux du Livret A aurait dû dépasser la barre des 4% au 1er août.
Théoriquement, car François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, peut déroger à cette formule de calcul en invoquant les circonstances exceptionnelles. Ce qu’il, en l’occurrence, a décidé de faire en maintenant un taux du Livret A à 3% au 1er août.
… bloqué jusqu’au 31 janvier 2025
Sur son site internet, l'institution monétaire évoque deux raisons pour justifier son choix. D’une part, la baisse de l’inflation de 6,1% en janvier dernier à 4,4 % en juin pour l’IPC hors tabac, qui se poursuivra pour revenir sous 3%. “
D’autre part, l’institution estime “qu’un taux trop élevé (…) serait préjudiciable à notre activité économique et à la croissance”. En effet, “le taux du livret A est un élément central du financement de l’économie française, particulièrement celui du logement social et de la politique de la ville, mais il joue aussi dans le coût de revient des crédits immobiliers et de ceux à destination des PME”. Ainsi, “plus le taux de rémunération du Livret A est élevé, plus les prêts sont chers”, ajoute Bruno Le Maire.
Par ailleurs, le ministre a également annoncé que le taux du Livret A resterait exceptionnellement bloqué à 3% jusqu'au 31 janvier 2025. Une bonne nouvelle peut-être à long terme pour les épargnants. Car certes, actuellement, son taux est largement inférieur à celui de l’inflation. Mais d’ici à 2025, cette dernière pourrait “potentiellement se replier pour revenir vers 2% fin 2024 et en 2025”, selon les estimations du site d’information MoneyVox. Si ce scénario s’applique, le rendement réel du Livret A sera positif.
6% pour le LEP au 1er août
Enfin, Bruno Le Maire a officialisé deux annonces concernant le Livret d'épargne populaire (LEP). Alors que de nombreux spécialistes prédisaient un taux du LEP à 5,6% au 1er août, le ministre a décidé que son taux serait fixé à 6% pour les six prochains mois, contre 6,1% actuellement.
Autre geste du gouvernement pour ce produit d’épargne destiné aux ménages modestes : le relèvement de son plafond de 7 700 euros à 10 000 euros. Une manière de booster davantage ce livret. “L’objectif serait d’atteindre au moins 12,5 millions de LEP d’ici un an, soit plus des deux tiers des 18,6 millions de Français éligibles”, souligne la Banque de France. En mai, 9,7 millions de Français détenaient un LEP. Le relèvement de son plafond “passera par un décret attendu à l'automne 2023 au Journal officiel”, a confié une source proche du dossier à MoneyVox.