Depuis le 1er février 2023, le taux du livret A se situe à 3 %, et il pourrait atteindre 4 % au 1er août prochain. Cette révision est néanmoins conditionnée à une proposition en ce sens de la Banque de France. De son côté, le ministre de l’Économie affirme être prêt à suivre une telle recommandation afin de protéger l’épargne des Français.
Bercy prêt à accepter une proposition de relèvement du taux du Livret A à 4 %
Après des années à des niveaux planchers, le taux de rémunération du Livret A a progressivement augmenté depuis février 2022 dans un contexte d’inflation. Au 1er février, il est ainsi passé à 3 %.
ImportantPour la prochaine révision semestrielle, prévue pour le 1er août, il pourrait atteindre 4 %.
En effet, d’après les estimations du Cercle de l’épargne basées sur l’indice des prix à la consommation et le taux interbancaire,
Le rendement annualisé de ce livret réglementé devrait être de 4,3 % ».
La Banque de France devrait donc, en théorie, proposer au ministre de l’Économie et des Finances de relever le taux du Livret A à 4 %. Ce dernier a le choix entre approuver cette proposition, ou la rejeter.
Cependant, le locataire de Bercy a déjà annoncé son intention de « suivre la recommandation du gouverneur », afin de « préserver l’épargne de ménages ».
Cette annonce va très certainement doper pour ce produit très prisé des Français, et qui a suscité un véritable engouement ces dernières semaines. Pour preuve, 74 % des ménages y recourent pour se constituer une épargne de précaution. Il est vrai que le Livret A ne manque pas d’atout, étant à la fois sécurisé et très liquide, puisque son détenteur peut disposer de ses économies à sa guise. Petit bémol, le montant cumulé des sommes placées est limité à 22 950 €. Néanmoins, il est possible de le compléter en ouvrant un livret de développement durable et solidaire (LDDS), au taux et au fonctionnement identiques, mais avec un plafond à 12 000 €.
En dépit de ces restrictions, les encours de ces deux produits battent continuellement leurs propres records mensuels. En mars derniers, celui-ci a grimpé à 535 milliards d’euros, dont 395 milliards pour le livret A.
L’assurance vie, un complément intéressant au Livret A
À première vue, le succès des livrets ne devrait pas affecter l’assurance vie, qui n’est soumise à aucune limitation.
Les chiffres de France Assureurs indiquent que « son encours a atteint un niveau historique à 1 884 milliards d’euros en mars, dépassant ainsi celui de décembre 2021 à 8 milliards d’euros ».
Les entrées brutes ont également atteint un niveau inédit pour un mois de mars, dépassant les 14 milliards d’euros. Toutefois, l’écart entre les entrées et les sorties reste faiblement positif et est attribué aux unités de compte (UC), qui sont investies sur les marchés financiers sans garantie de capital.
Les fonds en euros, en revanche, subissent une décollecte marquée. Les investisseurs sont encouragés à privilégier les UC en raison de la performance des marchés, tandis que les supports peu risqués et liquides peinent à attirer les investisseurs avec un taux de rémunération de 2 % en moyenne en 2022.
Selon Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Épargne,
Les prestations ont fortement augmenté en raison de l’augmentation du nombre de décès en France, et par extension, des liquidations pour succession ».
Philippe Crevel
À l’inverse du Livret A, les contrats d’assurance vie présentent des avantages fiscaux importants pour la transmission.
ImportantLes compagnies d’assurance considèrent en conséquence que les deux produits sont plus complémentaires que concurrents.
Malgré cela, l’assurance vie voit sa collecte nette ralentir alors que le livret A semble promis à une nouvelle hausse grâce à la remontée de son taux.