Le réflexe financier le plus courant pour les parents qui souhaitent constituer une épargne pour leurs enfants est d’ouvrir un livret A ou une assurance vie. Le projet de loi de Finances 2024 s’apprête à lancer un nouveau placement qui va concurrencer ces deux enveloppes, le PEAC (Plan épargne avenir climat), dédié aux jeunes de moins de 21 ans. Mais est-ce vraiment la meilleure solution ?
Les livrets
Ouvrir un livret A pour y placer l’épargne destinée à son enfant est une pratique fréquente. Connu de tous, le livret A constitue une option d'épargne défiscalisée plafonnée à 22 950 € par personne. Chaque individu a le droit d'ouvrir un seul livret A. Les fonds déposés restent accessibles, et depuis février 2023, le taux du livret A a été augmenté à 3 %, revalorisé pour tenir compte de l'inflation. Il est bien souvent choisi pour l’épargne des enfants pour sa simplicité : pas de fiscalité, un taux fixe, une facilité d’ouverture et aucun frais. De plus, le livret A est souvent privilégié pour débuter la constitution d’une épargne puisqu’il ne nécessite pas d’avoir des connaissances particulières, parfait pour s’initier à l’épargne.
Le Livret de Développement Durable Solidaire (LDDS) est spécialement conçu pour les enfants âgés de 12 ans et plus. Un avantage important de ce livret est qu'il est exempt d'impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux, similaire au Livret A. Il offre un taux d'intérêt de 3 %, avec un plafond fixé à 12 000 €.
Le livret Jeune s'adresse spécifiquement aux jeunes âgés de 12 à 25 ans. Tout comme le livret A, il est possible d'ouvrir un seul livret Jeune par personne, avec un plafond fixé à 1 600 € (sans compter la capitalisation des intérêts). Le taux de ce livret ne peut être inférieur à celui du livret A qui est fixé à 3 %. Certains établissements proposeront le même taux que le livret A (le taux ne pouvant être inférieur), mais d’autres proposent un taux plus élevé. C’est le cas notamment du CIC ou du Crédit Mutuel qui proposent un taux de 4 %.
L’assurance-vie
L’assurance-vie est un support d’épargne qui permet au souscripteur de se constituer un capital via des versements libres ou programmés.
Avec ce placement, il est possible de choisir vos fonds selon votre profil de risque. Si vous souhaitez être certain que votre enfant récupère le capital investi, vous pouvez privilégier le fonds en euros qui est un placement à capital garanti. Si vous souhaitez davantage faire fructifier votre épargne, vous pouvez investir l’épargne en unités de compte*, plus risqué mais avec un potentiel de rendement plus élevé. A vous de trouver le bon équilibre pour, d’un côté sécuriser l’épargne, et d’un autre privilégier des fonds plus risqués mais à plus fort potentiel de rendement.
Autre atout de l’assurance-vie, les avantages fiscaux prennent effet après au moins 8 ans de détention du contrat ce qui fait de lui un placement idéal même pour les mineurs dès lors que le contrat dépasse cet horizon de placement.
Le PEAC
Nouveau venu dans le paysage de l’épargne, le Plan d’Epargne Avenir Climat (PEAC) est spécialement dédié aux jeunes de moins de 21 ans. Le PEAC devrait être constitué d'un compte-titres assorti d'un compte en espèces associé. Les fonds déposés seront utilisés en partie pour acheter des titres financiers qui soutiennent l'économie productive et favorisent la transition écologique. La gestion du PEAC sera progressivement adaptée en fonction de l’horizon temporel et du déblocage des fonds, avec une réduction graduelle du niveau de risque. Le PEAC devrait permettre d’obtenir un rendement plus attractif que ce que propose le livret A, actuellement à 3 %. Et de façon similaire au livret A, le PEAC serait plafonné à 22 950 € et il sera, comme pour le livret A, possible d’ouvrir un PEAC dès la naissance de l’enfant. Ce qui le différencie du livret A, c’est la garantie du capital. Si le livret A permet d’obtenir un rendement de 3 % sans risque de perte en capital, le PEAC n’est pas garanti à 100 %. Si à l’ouverture, vous pourrez réaliser des investissements à plus fort potentiel de rendement mais risqués, plus le titulaire s’approchera de ses 18 ans et plus les fonds seront placés vers des investissements plus sécuritaires.
Il faut savoir qu’en se tournant vers ce produit d’épargne, les retraits seront en revanche impossibles avant sa majorité. Finalement, le PEAC est à mi-chemin entre le livret A et le Plan d’épargne retraite (PER). D’un côté, il possède des caractéristiques similaires au livret A (plafond, possibilité d’en ouvrir dès la naissance, produit non-fiscalisé) et de l’autre il ressemble au PER de par le blocage des fonds et une désensibilisation progressive du risque au fur et à mesure que le déblocage des fonds se rapprochera.
Concernant le régime fiscal applicable aux revenus et gains générés par ce plan, cela devrait être plus amplement défini prochainement. Le traitement fiscal du futur plan est introduit dans le projet de loi de finances 2024 actuellement en discussion. Pour l’heure, il a été proposé une fiscalité particulièrement attractive puisque le plan devrait être non-fiscalisé. Il est prévu que les revenus générés par le plan soient exonérés d’impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux, comme les livrets réglementés.
L’assurance-vie, le meilleur placement pour l’épargne d’un mineur ?
L’assurance-vie est une enveloppe idéale pour constituer l’épargne d’un enfant puisqu’elle permet de profiter de plusieurs atouts.
Pour diversifier l’épargne
L’assurance-vie est une enveloppe d’épargne qui permet de diversifier son épargne en multipliant les supports d’investissement et d’adapter la part de risque à la durée de placement et à ses objectifs. Constituer l’épargne d’un enfant se réalise bien souvent sur un horizon long terme offrant la possibilité de privilégier des supports d’investissement plus risqués mais à plus fort potentiel de rendement au début. Puis, de sécuriser l’épargne progressivement.
Pour automatiser les versements et la gestion
Avec l’assurance-vie, vous pouvez automatiser, si souhaité, les versements et la gestion du contrat. Pour les versements, vous pourrez facilement mettre en place des versements programmés (dès 100 €, sans aucun frais de versement avec le contrat meilleurtaux Liberté Vie). Vous mettez ainsi automatiquement de l’argent de côté tout en réduisant le risque de mauvais timing. Pour la gestion du contrat, vous pouvez choisir votre propre allocation avec la gestion libre mais vous pouvez aussi déléguer complètement la gestion du contrat avec la gestion pilotée. C'est une option qui offre une certaine automatisation en fonction de vos objectifs financiers, de votre profil de risque et des conditions du marché. En clair, vous gagnez du temps tout en dynamisant l’épargne.
Pour encadrer l’utilisation de l’épargne
Une fois les sommes versées sur des produits d’épargne ouverts pour un mineur, les parents tout comme l’enfant n’ont pas la capacité d’en disposer comme bon leur semble. Tout dépend de la solution d’épargne choisie. Pour certaines solutions d’épargne comme le livret A, l’épargne pourra être utilisée au bon vouloir du titulaire une fois un certain âge atteint. Pour le livret A, le représentant légal (parent ou tuteur légal) a en attendant la capacité de prélever tout ou partie des revenus générés par le livret jusqu’aux 16 ans de l’enfant. Le capital reste quant à lui la propriété de l’enfant même si celui-ci n’est pas en mesure d’en disposer avant ses 16 ans. L’assurance-vie permet de limiter tout risque de dilapidation de l’épargne. Quand celle-ci est accompagnée d’un pacte adjoint, cela permet d’encadrer la gestion du contrat et l’utilisation de l’épargne. En y insérant une clause d’inaliénabilité temporaire, vous pouvez interdire le donataire de disposer librement des fonds jusqu’à un certain âge.
Pour placer petit à petit sans risque de requalification de don
Entre constituer une épargne pour son enfant en versant de petites sommes régulièrement dans un produit d’épargne et faire une donation, la barrière est mince. En France, tout don doit être déclaré et celui-ci est imposé, mais pas en totalité. Un don peut être effectué jusqu'à un certain montant sans être assujetti aux droits de donation. Ce montant varie en fonction du lien de parenté et de la situation familiale. Il est donc judicieux de vérifier le plafond autorisé par la loi avant de faire des contributions importantes. Si le cadre est flou, vous n’avez pas d’inquiétude à avoir si vous réalisez des versements de sommes raisonnables dans un produit d’épargne tel que l’assurance-vie.
Pour sa fiscalité avantageuse
Prendre date permet de bénéficier de la fiscalité avantageuse de l’assurance-vie qui prend effet après 8 ans de détention du contrat. Faire un versement initial, sans même effectuer de versements réguliers par la suite, suffit pour prendre date. Bien sûr, abonder régulièrement le contrat d’assurance-vie permet de faire grossir l’épargne tout en la faisant fructifier selon l’allocation choisie. Vous ferez ainsi profiter à votre enfant d’un beau capital une fois les retraits autorisés.
Communication non contractuelle à caractère publicitaire.
*Les investissements en unités de compte (notamment OPCVM) présentent un risque de perte en capital important, doivent s’envisager dans une optique long terme (minimum 10 ans) et porter sur une petite partie d’un patrimoine global. Contrairement au fonds en euros, la valeur de ces unités de compte, qui reflète la valeur d’actifs sous-jacents, n’est pas garantie mais est sujette à des fluctuations à la hausse ou à la baisse dépendant en particulier de l’évolution des marchés financiers.