Alors que l’économie européenne marque le pas à cause de la guerre en Russie, l’inflation et la crise de l’énergie, les sociétés civiles de placement immobilier continuent de surperformer. Ces opérateurs ont distribué des dividendes en hausse sur un an. En revanche, les OPCI souffrent de la forte volatilité des Bourses.
Depuis fin février, l’ombre du conflit ukrainien pèse sur tous les secteurs d’activité. Les livraisons d’hydrocarbure depuis la Russie sont perturbées, provoquant une flambée incontrôlée des prix du gaz naturel en Europe. Les prix élevés des combustibles pénalisent à leur tour l’industrie, en particulier les filières énergivores telles que la :
- Chimie ;
- Sidérurgie ;
- Métallurgie.
Dans ce contexte, les investisseurs se tournent naturellement vers des activités épargnées par cette crise globale, comme l’immobilier. Outre les investissements directs, les sociétés civiles de placement immobilier tirent aussi leur épingle du jeu. Cela se traduit par un taux de distribution moyen plus élevé entre janvier et juin.
Des investissements fléchés vers les bureaux
Durant le premier semestre, les SCPI, les Unités de Comptes immobilières et les OPCI ont investi 5,6 milliards d’euros dans des projets immobiliers, toutes catégories confondues. Ces fonds, collectés auprès du grand public, financent essentiellement l’acquisition d’immeubles de bureaux. Ces actifs représentent 45 % des opérations effectuées au premier semestre.
Par rapport à l’année dernière, la part des bureaux dans les investissements en pierre papier a reculé. Néanmoins, ces valeurs devancent largement les autres types d’actifs. Les bâtiments de santé et d’éducation représentent ainsi 16 % des acquisitions, contre 15 % pour les espaces commerciaux. Le résidentiel, lui, progresse de 5 points et constitue 11 % des achats. Enfin, signe d’une reprise de l’activité touristique, les complexes de loisirs et l’hôtellerie drainent 6 % des investissements. Du côté des cessions, les bureaux arrivent toujours en première position, avec 69 % des désengagements. Suivent, dans l’ordre, les :
- Immeubles de commerces (14 %) ;
- Biens résidentiels (6 %) ;
- Bâtiments de loisirs ou d’hôtellerie (5 %).
ImportantLes gestionnaires et les investisseurs privilégient les acquisitions dans les régions, qui absorbent 43 % des fonds.
Les achats à l’étranger ont capté 33 % des investissements. Paris et la région Île-de-France complètent le podium, avec 24 % des investissements.
Des dividendes en hausse sauf pour les OPCI
Dans la foulée d’une collecte record au premier semestre, les sociétés civiles de placement immobilier annoncent des dividendes en hausse. La moitié d’entre elles ont distribué des dotations qui ont augmenté de 13 % en moyenne. 26 % des sociétés ont payé des acomptes identiques à l’année dernière. Seuls 24 % d’entre elles ont versé des acomptes en recul par rapport à l’année dernière. Le taux de distribution moyen de toute la filière s’élève à 2,15 % entre janvier et juin. Les dividendes s’élèvent à 4,3 %. Selon les estimations, la revalorisation des parts atteint 0,7 % sur cette même période.
Les bonnes performances des sociétés civiles de placement immobilier contrastent avec le flottement des OPCI grand public. Après un premier trimestre plutôt positif, ces organismes affichent une performance en baisse de 1,4 % au premier semestre. Les analystes attribuent cette régression par les turbulences des marchés boursiers, les titres cotés constituant une partie des actifs détenus par les OPCI.