La liquidité des SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier) est un sujet de débat en raison de la baisse des prix de souscription et du ralentissement de la collecte, ce qui a entraîné une augmentation des parts en attente. Qu'en est-il de la stabilité de ces véhicules d'investissement et de leur résilience ? Décryptage.
Une résistance en temps de crise
En 2020, la crise sanitaire a suscité des inquiétudes quant à la liquidité des SCPI. Cependant, une étude mandatée par l'ASPIM (Association Française des Sociétés de Placement Immobilier) et menée par Pierre Schoeffler, senior adviser à l'IEIF (Institut de l'Épargne Immobilière et Foncière), a révélé des résultats encourageants.
Malgré la crise, le marché secondaire des SCPI a connu « la plus forte activité de son histoire ». Les indicateurs de liquidité sont restés dans le vert.
ImportantLe montant des parts échangées a atteint 1,25 milliard d'euros, dépassant légèrement les années précédentes. Le taux de rotation des parts, en restant entre 1,4 % et 2 % depuis une décennie, s'est maintenu à 1,8 %.
Surtout, la proportion de parts en attente par rapport à la capitalisation totale est demeurée à un niveau historiquement bas de 0,15 %, contre 0,12 % en 2019.
Signes de tension en 2023
En dépit de la résilience affichée en 2020, les données du premier semestre 2023 indiquent des signes de tension.
- Le marché secondaire a gonflé, avec une augmentation de 32 % du montant des parts échangées par rapport à la même période en 2022.
- Le taux de rotation des parts a grimpé de 0,8 % en moyenne en 2022 à 1,2 % au premier semestre 2023.
- La proportion de parts en attente par rapport à la capitalisation a atteint 0,36 % à la fin du premier semestre 2023, en hausse par rapport à 0,16 % fin 2022.
Une résilience historique
Les SCPI ont maintenu leur résilience à travers plus de 50 ans d'histoire, même face à des défis majeurs comme les crises immobilières des années 1990 et la crise financière de 2008. Le ratio parts en attente/capitalisation n'a jamais dépassé 3 % sur le long terme, même en période de crise, il est monté brièvement à 3,5 %.
Actuellement, seuls 20 % des SCPI à capital variable connaissent des parts en attente, dont 13 % avec un ratio supérieur à 1 %, et 5 SCPI dépassent 3,5 %, mais aucune n'atteint 7,5 %. La plupart des SCPI ont réduit le prix de leurs parts pour améliorer leur liquidité.
- La liquidité des SCPI est soumise à des défis en constante évolution. La crise sanitaire a révélé leur résilience à court terme.
- Cependant, l'augmentation des parts en attente en 2023 demande une surveillance attentive, même si le recul historique suggère que les SCPI ont surmonté des défis similaires par le passé.