Le marché des SCPI a connu, au cours du troisième trimestre, une évolution marquée par une sélectivité accrue des investisseurs. Si les indicateurs globaux témoignent d’une indéniable résilience du secteur, une analyse plus fine révèle des disparités notables entre les différentes SCPI. Dans un contexte économique incertain, les épargnants privilégient les véhicules de placement les plus performants et les moins risqués.
Une collecte stable, mais sélective
Les SCPI ont maintenu des performances solides au troisième trimestre 2023, avec un rendement annuel moyen de 4,6 %. Bien que la collecte ait légèrement fléchi par rapport à l’année précédente, elle est restée soutenue, atteignant 797 millions d’euros au troisième trimestre. Cette dynamique a permis de limiter la baisse de la capitalisation du secteur à 1 %, portée à 85,24 milliards d’euros.
Par ailleurs, le taux d’occupation financier des SCPI, qui s’élève à 93 %, témoigne de la robustesse de leur modèle économique. Ce taux, représentant le ratio entre les loyers perçus et les loyers potentiels, souligne la qualité des actifs détenus et leur capacité à générer des revenus récurrents, même dans un contexte économique difficile.
Des disparités marquées entre les différentes SCPI
Les flux d’investissement dans les SCPI se sont fortement concentrés sur les SCPI diversifiées au troisième trimestre, représentant 80 % de la collecte totale. Cette nouvelle dynamique, qui marque une hausse de 10 points par rapport au trimestre précédent, s’explique par un ajustement des portefeuilles des investisseurs face aux défis posés par la crise sanitaire. Les SCPI spécialisées dans les bureaux et les commerces, particulièrement touchés par les nouvelles modalités de travail et de consommation, ont vu leur attractivité diminuer.
Les souscripteurs, de plus en plus exigeants, concentrent leurs flux sur un nombre restreint de SCPI, privilégiant celles dont la stratégie d’investissement est la plus prometteuse. En témoignent les résultats des SCPI sans frais d’entrée, qui, malgré leur faible représentation numérique (6 sociétés sur 128), ont capté 20 % de la collecte. Ces portefeuilles, souvent considérés comme plus avantageux en termes de frais, attirent davantage de capitaux.
Il convient de préciser que le volume des demandes de rachat de parts a connu une légère régression, s’établissant à 2,35 milliards d’euros, contre 2,87 milliards d’euros au trimestre précédent.
- Bien que le marché des SCPI montre une certaine résilience, il reste marqué par une grande sélectivité des investisseurs.
- Ces derniers cherchent à optimiser leur rentabilité en plaçant leur argent dans des fonds diversifiés et réputés, tout en écartant les segments moins performants, comme les bureaux et les commerces.
- La concentration des flux sur un petit nombre de SCPI témoigne de cette évolution vers un marché plus exigeant, où l’expertise, la transparence et la gestion des frais sont devenues des critères primordiaux pour les épargnants.