Les professionnels de la finance utilisent de plus en plus les outils d’intelligence artificielle. Ils y ont recours pour aider leurs clients dans la gestion de leur épargne, et de leurs investissements. Mais l’humain n’est jamais loin derrière.
Les particuliers interrogent de plus en plus les outils d’intelligence artificielle (IA) pour savoir quelle stratégie d’épargne adopter. Mais ils ne sont pas les seuls : les professionnels de la finance, eux aussi, s’aident de l’IA pour gérer au mieux l'épargne de leurs clients. Notamment “pour les former et les informer”, souligne Stéphane van Huffel, conseiller en gestion de patrimoine, au site MoneyVox.
Dans sa société de conseil Net Investissement, il explique notamment utiliser un outil de préconisation pour “analyser si le niveau de risque d'un produit est adapté ou non au client”. Mais toujours “sous la supervision de l'humain”, pour éviter les erreurs de la machine.
Un recours de plus en plus massif à l’IA par les spécialistes financiers
Il n’y a pas que les sociétés de conseil qui investissent dans l’IA. Fin février, la néobanque Revolut a annoncé le lancement, en France, de son service de Robo-Advisor. L’intérêt de ce produit, c’est de permettre à ceux qui souhaitent investir en bourse sans en avoir le temps, de se construire un portefeuille de titres automatisé, diversifié et personnalisé.
Concrètement, l’outil investit automatiquement l’argent de ses clients sur le marché, selon le risque qu’il est prêt à prendre. Puis il “surveille et gère en permanence le portefeuille du client”, précise Revolut.
Vu sous cet angle, cela paraît ambitieux, et risqué pour les épargnants. Mais la néobanque explique que Robo-Advisor ne s’appuie pas que sur de l’IA, “mais aussi et surtout sur des outils mathématiques et humains”. Pour rassurer ses utilisateurs, Revolut garantit “qu’une surveillance humaine est en place pour contrôler les performances du Robo-Advisor".
Un contrôle de l’humain encore systématique
L’intelligence artificielle semble donc utile, mais pas seule. “L'intelligence artificielle ne remplacera pas l'humain”, estime Stéphane van Huffel. “En revanche, les êtres humains qui utiliseront le mieux l'intelligence artificielle remplaceront ceux qui auront refusé la conduite du changement”, ajoute-t-il.
Pour rappel, les spécialistes financiers n’ont pas attendu l’émergence de ChatGPT ni de Gemini, les solutions respectivement conçus par OpenAI et Google, pour conseiller leurs clients grâce à l’IA. Son usage existe depuis déjà longtemps. Avant même les années 2010, l’IA est apparue en finance de marché avec le développement des algorithmes d’investissement quantitatif.
“L'arrivée de l'intelligence artificielle, ce n'est donc pas une révolution fondamentale dans notre métier”, explique Stéphane van Huffel. Néanmoins, l’application de l'IA au domaine du conseil financier est plus récente, puisqu’elle n’a commencé que depuis l’arrivée des chatbots et des robo-advisors. Et elle devrait fortement se développer à l’avenir.