Les Français privilégient l’épargne face aux risques économiques et politiques

Dans un contexte économique et politique incertain, les Français font preuve d’une prudence marquée en matière d’épargne, dont le niveau reste élevé. Bien que leurs stratégies d’investissement évoluent, l’étude de BPCE l’Observatoire montre un taux d’épargne de 18,2 % en 2024, un chiffre supérieur aux 14,6 % enregistrés avant la pandémie. Cette tendance, bien qu’en légère inflexion, devrait se poursuivre.

L’influence des inquiétudes face à l’avenir politique et économique

Malgré un ralentissement de l’inflation, les perspectives politiques et économiques continuent de préoccuper les Français.

Important70 % des sondés citent l’ampleur de la dette publique et ses potentiels effets sur leur niveau de vie, tandis que 83 % des personnes interrogées redoutent des réformes fiscales.

Selon l’étude,

Pour ces dernières, leur avenir professionnel, leur future pension de retraite et le devenir de leurs proches représentent également des sujets d’inquiétude majeurs.

Il est intéressant de noter que les moins de 49 ans expriment une vive crainte pour leurs vieux jours. Pour près de 7 personnes sur 10 (+9 points) appartenant à cette catégorie, mettre de l’argent de côté devient indispensable pour préparer leur retraite.

Important Dans le but de se constituer un complément de revenus, ils se tournent de plus en plus vers l’assurance-vie, qui connait un gain de popularité notable au sein de cette tranche d’âge.

Ainsi, ils sont 76 % (+11 points) à avoir réalisé un placement financier sur les 6 derniers mois.

Un attrait des placements financiers directement lié aux taux d’intérêt

L’attrait pour les différents types de placement financier est fortement lié au niveau des taux d’intérêt garantis. L’Observatoire BPCE souligne que :

À partir d’un minimum de 3 % les épargnants tendent à réorienter leurs choix vers des dépôts à vue et l’assurance-vie,

Notamment les fonds euros, dont l’attractivité est la plus forte au-dessus d’un seuil de 3,5 %.

De la même manière, pour le Livret A et le LEP, un taux inférieur à 2 % favoriserait d’autres supports, entre autres l’assurance-vie, les fonds monétaires, le compte sur livret et le PEL. Le Livret A et le LEP avaient pourtant continué d’attirer des dépôts en début d’année grâce à leur fiscalité avantageuse et l’absence de risque, et ce en dépit de taux en repli à 2,4 % et 3,5 % respectivement. Or, les prévisions des économistes suggèrent une diminution de la rémunération du Livret A à 1,7 % en juin. Une telle situation affecterait également le LDDS, ainsi que des comptes à terme.

Le poids du contexte géopolitique sur les décisions financières

Les décisions des ménages sont fortement influencées par les incertitudes liées à la géopolitique. Les potentielles mesures protectionnistes américaines, notamment, pèsent sur l’environnement économique français et incitent les particuliers à la prudence. D’ailleurs, les analystes anticipent un taux d’épargne toujours important, à 17,9 %, entraînant un ralentissement de la consommation et de l’investissement.

L’Observatoire BPCE met ainsi en garde contre

Un recul, voire une stagnation du PIB tricolore au second semestre 2025.

Mais même sans l’entrée en vigueur de ces mesures, cet indicateur ne devrait pas progresser de plus de 0,6 %, alors qu’en 2024, les olympiades lui avaient permis de gagner 1,1 %.

En raison de tous ces facteurs, la prime de risque appliquée aux taux d’intérêt à long terme serait plus élevée, freinant le crédit immobilier. Dans ce contexte, les placements financiers des ménages pourraient stagner autour de 35,2 milliards d’euros.