Le rejet de la taxe Zucman par l’Assemblée nationale a permis au gouvernement de franchir une étape importante dans l’examen du budget 2026. Cependant, la suite du parcours législatif s’annonce toujours aussi instable. Pour tenter de bâtir une majorité, Sébastien Lecornu mise sur une stratégie d’ajustements successifs.
- La taxe Zucman a été rejetée par les députés, écartant un point de blocage dans l’examen du projet de budget 2026.
- Le Premier ministre mise sur un « budget de transition » pour éviter l’impasse institutionnelle.
- Le gouvernement propose une méthode plus collégiale pour construire des compromis budgétaires.
- Le texte est encore loin d’être définitif, et certaines mesures restent juridiquement et politiquement incertaines.
Une première victoire pour le gouvernement, mais une méthode à réinventer
En refusant d’avoir recours à l’article 49.3 pour faire adopter le budget 2026, le Premier ministre a choisi une voie plus risquée, mais aussi plus ouverte au dialogue. Vendredi, les députés ont rejeté les propositions de taxes sur les hauts patrimoines portées par l’économiste Gabriel Zucman, évacuant ainsi un point de crispation majeur. Présenté comme une victoire démocratique par l’exécutif, ce vote marque toutefois le début d’un exercice d’équilibre complexe.
Sébastien Lecornu tente de faire évoluer sa stratégie tout en reconnaissant que
La recherche de compromis est plus lente que prévu.
Sébastien Lecornu
Il a ainsi proposé de nouvelles discussions budgétaires à huis clos, réunissant les différents groupes politiques autour d’un objectif de « responsabilité partagée ». Il plaide également pour que
Les dépenses et les recettes ne soient plus pensées de façon séparée afin de garantir la cohérence des arbitrages.
Une copie budgétaire toujours en mouvement et des perspectives floues
Le Premier ministre a multiplié les signaux d’ouverture. Il se dit
Prêt à envisager un dégel des pensions et des minimas sociaux, à renforcer le financement de l’hôpital, et à étudier une possible hausse de la CSG sur le patrimoine.
Sébastien Lecornu
Parallèlement, la ministre des Comptes publics doit actualiser les chiffrages des mesures votées, alors que les projections actuelles font grimper le taux de prélèvements obligatoires à près de 45 % du PIB.
La version définitive du texte est encore loin d’être stabilisée. D’autres mesures fiscales, comme la taxe sur les holdings, viennent à peine d’entamer un long parcours parlementaire. Et certaines dispositions controversées, à l’image de l’impôt sur la fortune improductive, pourraient être modifiées.
ImportantPour rappel, l’exécutif envisage de taxer les particuliers les plus aisés en ciblant les objets de luxe et une partie des contrats d’assurance vie. Pourtant, ce placement financier est présenté comme essentiel à l’économie nationale.
Matignon insiste sur l’idée d’un « budget de transition », qui ne refléterait aucune ligne politique pure, mais chercherait à prévenir une crise institutionnelle. Pour autant, plusieurs oppositions, dont le Parti socialiste, estiment que le texte, en l’état, n’est pas adoptable . À mesure que les discussions avancent, l’équation reste fragile, et des concessions supplémentaires s’imposeront si le gouvernement souhaite éviter un blocage d’ici à la fin de l’année.