Sur le secteur de la pierre-papier, la situation des différentes sociétés de gestion est devenue très hétérogène. Les grands noms sont lourdement pénalisés par les demandes de retraits massifs des investisseurs. À l’inverse, les acteurs de taille moyenne gagnent progressivement du terrain, grâce à des frais réduits et un positionnement sur des niches.
Les nouveaux entrants profitent des difficultés des acteurs historiques
Ces derniers mois, malgré leur expérience et leur réseau, les filiales de groupes bancaires et d’assurances sont en proie à d’importantes difficultés. Face à la vague de retraits massifs de leurs clients, ils n’ont d’autre choix que de céder leurs biens en urgence à prix cassés afin de disposer de la trésorerie nécessaire.
Ces opérations représentent une véritable aubaine pour leurs concurrents indépendants. S’appuyant souvent sur des liquidités abondantes, ces nouveaux venus se battent pour saisir les opportunités les plus intéressantes et grignoter des parts de marchés.
En 2023, 7 SCPI et 4 SCI ont vu le jour dans un contexte de net ralentissement pour l’immobilier.
Ce dynamisme montre que le marché de la pierre, bien que chahuté, continue d’attirer les investisseurs, convaincus de son potentiel à long terme. Le président de Corum AM, Philippe Cervesi, devenu leader du secteur en termes de collecte au dernier trimestre 2023,
Se réjouit de la multitude d’opportunités sur le marché actuel,
Alors que les conseillers en gestion de patrimoine avaient critiqué sa décision de limiter la collecte dans un contexte de prix élevés entre 2016 et 2022.
Des stratégies attractives pour séduire les investisseurs
Quelques autres acteurs de taille moyenne relativement jeunes et peu populaires tels qu’Alderan, Atland Voisin, Iroko ou encore Remake AM s’installent au palmarès des meilleures collectes.
ImportantTous mettent à profit une période favorable, où les grands groupes écoulent leurs actifs, pour séduire le public avec des stratégies commerciales agressives.
Ainsi, alors que l’AMF communique sur des frais variant de 5 % à 12 %, Iroko et Remake AM, après 5 ans et 3 ans d’existence seulement, proposent la gratuité de la souscription. Et un expert de souligner que quatre SCPI ayant supprimé les frais d’entrée (Iroko Zen, Remake Live, Novaxia Neo et SPCI Upêka) pèsent en cumulé pour 10 % de la collecte 2023, et ce malgré des frais de gestion supérieurs à la concurrence.
De plus, les nouveaux arrivants promettent des taux exceptionnels, de l’ordre de 7 %, et se fixent à terme un objectif ambitieux de 5,5 %. Ces rémunérations très attractives sont attribuées au délai de jouissance, qui exempte le fonds du versement de rendements, généralement pendant cinq mois, en attendant de dénicher des biens répondant aux critères d’investissement. En réussissant à boucler les acquisitions avant l’expiration de ce délai, les fonds démarrent avec de surperformances.
D’autres optent pour une spécialisation sur des segments porteurs. C’est le cas d’Euryal, qui se concentre sur la santé avec Pierval Santé, tandis qu’Alderan privilégie la logistique avec ActivImmo.
Certaines préfèrent compter sur une expansion internationale, notamment les autres États européens, afin de bénéficier d’une fiscalité plus souple. Atland en est un parfait exemple, avec Cœur d’Europe de Sogenial ou Épargne Pierre Europe. De son côté, la société de gestion Theoreim a lancé en 2022 la SCPI Log In mise sur l’immobilier de logistique et industriel. La même année, Arkea IM a créé Transitions Europe.
- Les grandes sociétés de gestion sont pénalisées par les retraits massifs, tandis que les acteurs de taille moyenne gagnent du terrain.
- Les nouveaux entrants proposent des frais réduits, des taux de rendement exceptionnels et se spécialisent sur des segments porteurs ou s’internationalisent.
- Le marché de la pierre-papier attire toujours les investisseurs, convaincus de son potentiel à long terme.