La Réserve fédérale américaine (Fed) a entamé un nouveau cycle monétaire en abaissant ses taux directeurs. Cette décision, très attendue et d’une ampleur légèrement supérieure aux prévisions des marchés, marque un tournant significatif pour l’économie mondiale. Parmi les actifs financiers fortement impactés, l’or a réagi vivement à cette annonce, atteignant un nouveau record historique.
Un assouplissement attendu de la politique monétaire
Au lendemain de la crise sanitaire, la Fed avait abaissé ses taux à des niveaux historiquement bas. En mars 2020, ils se situaient ainsi à 0,25 %, en recul de 1,50 point de pourcentage. Mais en 2022, face à une inflation galopante, et avec le début du conflit russo-ukrainien, elle avait initié un cycle de hausse sans précédent depuis 1979, en atteignant 5,5 % en juillet 2023.
Aujourd’hui, l’augmentation des prix à la consommation a considérablement ralenti. De plus, les inquiétudes concernant une possible récession outre-Atlantique grandissent.
ImportantDans ce contexte, la Fed a décidé de mettre fin à plus d’un an de resserrement monétaire. La baisse des taux est plus importante que prévu, avec un demi-point en moins pour descendre à 5 %.
En comparaison, les autres banques centrales se sont contentées de 0,25 point.
Le mouvement est néanmoins perçu comme le début d’un assouplissement progressif. La décrue devrait en effet se poursuivre jusqu’en 2026. Toutefois, le président de la Fed, Jerome Powell, a écarté la possibilité que les taux retrouvent les niveaux planchers observés durant la précédente décennie ou en sortie de pandémie.
Les réactions des marchés ont été contrastées, bien que tous anticipaient l’annonce. Si ceux des actions ont salué cette décision, comme le montre le bond de 2 % des titres américains et européens, les marchés obligataires ont été plus mesurés. Le dollar, quant à lui, est resté relativement stable face à l’euro.
L’or, valeur refuge par excellence, profite de la baisse des taux
L’or, considéré comme une valeur refuge, a été le grand gagnant de ce revirement de situation.
ImportantSon cours a grimpé de 1,3 % dans les minutes qui ont suivi, se propulsant à de nouveaux sommets, à 2 600 dollars l’once.
Depuis le 1er janvier 2024, il a progressé de plus de 25 %, une hausse succédant à celle de 13 % enregistrée l’an dernier.
Il faut souligner que pendant les épisodes de baisse des taux, le métal jaune devient plus attractif par rapport aux obligations d’État, ses concurrentes dans la catégorie des actifs sécurisés. En effet, celles-ci sont alors moins bien rémunérées.
Cette dynamique est confirmée par les flux d’investissements vers les fonds indiciels (ETF) adossés à l’or. Après des retraits massifs entre 2022 et juin 2024 au profit d’autres placements financiers, les investisseurs reviennent en force sur ce marché. Même les prix élevés ne freinent pas leur appétit. Résultat, la collecte est repassée largement au-dessus de zéro ces derniers mois.
Imminence des élections aux États-Unis, demande soutenue des banques centrales dans leurs réserves, enjeux géopolitiques, assouplissement monétaire de la Fed… face à un environnement de plus en plus complexe, la tendance devrait se maintenir. Plus que jamais, l’or se positionne comme un actif de sauvegarde du capital.
- La Réserve fédérale américaine a mis fin à un cycle de hausse des taux et a entamé une phase d’assouplissement monétaire.
- La baisse des taux directeurs par la Fed est intervenue dans un contexte de ralentissement de l’inflation et d’inquiétudes concernant une possible récession outre-Atlantique.
- Les marchés financiers ont réagi de manière contrastée à cette décision.
- Le cours de l’or a atteint un nouveau record historique, soutenu par la baisse des taux, les tensions géopolitiques, la demande des banques centrales et l’attrait des investisseurs pour les actifs sécurisés.