Les aînés s’amusent à boire

    A 50 ans, Marie commence à penser à la retraite. Et elle s’inquiète. Non pas de vieillir. Elle s’imagine au contraire en grande forme à 64 ans, multipliant les loisirs et les voyages, et pourquoi pas avec quelques petits enfants si ses deux fils veulent bien s’y mettre un jour… Mais elle craint surtout pour ses finances. Elle entend partout que la plupart des retraités subissent une chute de leurs revenus par rapport à leur dernier salaire. Elle a donc décidé d’estimer sa future pension… et c’est un choc puisqu’elle subirait une perte de revenu de l’ordre de 35 % ! Mais un choc salutaire car elle peut encore prendre des dispositions pour améliorer sa situation.

    Qu’est-ce qui explique la variation du taux de remplacement ?

    En France, le taux de remplacement est d’environ 75 % en moyenne, c’est-à-dire qu’un retraité percevrait une pension qui équivaut à son dernier salaire diminué de 25 %. Le taux de remplacement n’est pas fixe et diffère selon les revenus, les carrières, les générations et les situations particulières. Certains travailleurs peuvent perdre jusqu’à 50 % de leurs revenus à la retraite et voici quelques raisons qui pourraient expliquer cette perte de revenu :

    • Le taux de remplacement diminue à mesure que le salaire de fin de carrière augmente. En effet, les rémunérations les plus élevées vont le plus souvent de pair avec la fin de carrière et le calcul de la pension de retraite se base sur les 25 meilleures années et non sur le dernier salaire perçu.
    • Les dispositifs de minima de pension jouent en la faveur des personnes aux ressources les plus faibles. Ceux-ci obtiennent donc une pension de retraite qui se rapproche de leur dernier salaire. Au contraire, les mécanismes de plafonnement jouent en défaveur des hauts revenus. La retraite de base ne peut notamment pas dépasser 50 % du plafond de la Sécurité sociale (soit 1 833 € en 2023).
    • Un fossé se creuse entre la retraite d’aujourd’hui et la retraite de demain. Le nombre d’actifs par retraité est en baisse constante et l’espérance de vie s’allonge, ce qui met à mal le financement du système de retraite. Selon le COR (Conseil d’orientation des retraites), le taux de remplacement d’un cadre du secteur privé pourrait perdre 7,5 points en 2050, et ainsi passer de 50,2 % à 42,7 %. Autrement dit, une fois à la retraite, le montant de la pension de retraite ne représenterait que 42,7 % du montant du dernier salaire ! Pour les non-cadres, le taux de remplacement passerait de 75,4 % en 2022 à 64,4 % en 2050.
    • Toutes les situations ne se valent pas ! Carrière mise en pause, départ au taux plein ou non, surcote ou décote, différents statuts professionnels… de nombreux éléments impacteront le calcul de votre pension de retraite.

    Et comme nul ne sait ce que l'avenir nous réserve, préparer sa retraite devient indispensable !

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    Cas pratique : la future pension de retraite de Marie

    Prenons l’exemple de Marie âgée de 50 ans et commerciale salariée. Pour calculer sa retraite de base, Marie doit prendre la moyenne de son salaire sur ses 25 meilleures années. Admettons 36 000 € bruts par an soit 3 000 € bruts mensuels, ce qui équivaut à 2 350 € nets.

    Au moment du départ à la retraite (l’âge légal de départ à la retraite est fixé à 64 ans après réforme) et si Marie valide 172 trimestres, autrement dit si Marie cotise pendant 43 ans, elle pourra alors obtenir sa retraite à taux plein. En revanche, si Marie ne valide pas tous les trimestres alors une décote s’appliquera et subsistera jusqu’à ses 67 ans (l’âge du taux plein automatique, peu importe le nombre de trimestres validés).

    Dans cet exemple, nous ne prendrons pas en compte d’éventuelles particularités (décotes, surcotes, enfants à charge…), ni l’évolution du plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS) ou autres éléments qui permettent de calculer la retraite mais qui seront amenés à évoluer année après année.

    Calcul de la retraite de base

    Si nous supposons que Marie partirait à la retraite à 64 ans à taux plein, sa retraite de base serait égale à 50 % de son salaire annuel brut moyen (celui-ci est calculé sur les 25 meilleures années). Ainsi, en supposant un salaire annuel brut moyen de 36 000 €, Marie touchera ainsi 1 500 €/mois au titre de sa retraite de base.

    Sur ce revenu brut, Marie payera des prélèvements sociaux (la CSG, la CRDS et la Casa) de 9,1 % maximum. Marie touchera donc 1 364 € par mois au titre de sa retraite de base.

    Calcul de la retraite complémentaire

    Marie étant salariée du régime général, sa retraite complémentaire est gérée par l’Agirc-Arcco. C'est un régime par points, acquis en contrepartie des cotisations prélevées sur son salaire.

    Pour le calcul du montant de la retraite complémentaire de Marie, il suffira de multiplier le nombre de points accumulés dans le régime Agirc-Arrco par la valeur du point au moment de son départ en retraite.

    Montant annuel brut retraite complémentaire = nombre de points acquis x valeur du point

    A savoir : le prix d'achat du point et sa valeur sont 2 choses distinctes. Le prix d'achat permet de convertir les cotisations en points tandis que la valeur du point permet de convertir les points en un montant de pension en euros au moment de la retraite. Le prix d’achat du point est de 17,4316 € et la valeur du point en 2023 est de 1,3498.

    Prenons l’hypothèse que Marie a accumulé 5 054 points, sa retraite complémentaire sera alors égal à : 5 504 × 1,3498 € (valeur de service du point 2023) = 7 429 € de pension de retraite complémentaire en 2023, soit 619 € par mois.

    Pour la retraite complémentaire, il faut également déduire 9,1% de prélèvement sociaux, auxquels s’ajoute une cotisation supplémentaire de 1 % au titre de l'assurance maladie. Pour obtenir la pension de retraite complémentaire nette, on déduit alors 10,1 %. Marie touchera donc 557 € nets de retraite complémentaire par mois.

    Au total, si on cumul la retraite de base et la retraite complémentaire, elle touchera une pension de retraite de 1 921 € nets par mois.

    A noter que les pensions de retraite (de base, complémentaires, pensions de réversion) sont soumises au prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu. Le taux de prélèvement est fourni par l’administration fiscale.

    Pour calculer le prélèvement à la source, le taux doit s’appliquer à la pension “nette imposable”. Il est alors nécessaire de réintégrer la part de la Contribution sociale généralisée (CSG) non déductible du revenu imposable (2,4 %), les 0,5 % de Contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS) ainsi que les 0,3 % de Contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie (Casa).

    Ce sont 68 € qui s’ajoutent aux 1 921 € de pension nette avant impôt. Ceci donne un “net fiscal” de 1 989 €.

    Pour un taux de prélèvement à la source de 4,1 %, la pension nette après impôt sera de 1907 € (montant des impôts : 82 €).

    Une perte de revenu de 34 % pour Marie

    Si on estime que son dernier salaire serait de 50 000 € bruts annuels (soit 3 280 € nets par mois et 2 875 € nets d'impôts), son taux de remplacement avoisinerait 66 %. Autrement dit, Marie ne conservera que 66 % de son dernier salaire perçu, une perte de revenu qui peut être significative selon les profils.

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    Le Plan d’Epargne Retraite : un indispensable pour compléter sa retraite ?

    Pour compenser une potentielle perte de revenu, le PER est un produit d’épargne tout indiqué. Et en plus, il permet de se construire une épargne retraite tout en diminuant ses impôts.

    Si on reprend le cas de Marie :

    Celle-ci envisage d’ouvrir un PER qu’elle abondera tous les mois jusqu’à l’âge de la retraite (64 ans). Elle choisit d’y verser 400 € tous les mois. Marie ayant 50 ans dans notre exemple, cela signifie que ces versements seront réalisés durant 14 ans.

    Il faut savoir que les sommes versées sur un PER au cours d'une année sont déductibles des revenus imposables de cette année, dans la limite d'un plafond global*. Si nous estimons que Marie réinvestit l’économie d’impôt réalisé chaque année, cela lui permet d’optimiser la performance de son PER.

    Sa tranche marginale d’imposition (TMI), c’est-à-dire la tranche d’imposition la plus haute s’appliquant sur ses revenus, est à 30 %. L’économie d’impôt réalisée sur un versement de 400 € est donc de 120 €. L’effort d’épargne de Marie est donc de 280 € mais grâce à l’économie d’impôt réalisée, elle investit chaque mois 400 €.

    cas pratique marie

    Une fois à la retraite, Marie obtiendra un capital de 89 692 € qu’elle pourra récupérer en une ou plusieurs fois, ou transformer en rente viagère, ou combiner les deux. Le capital et/ou la rente est alors soumis à l'imposition sur le revenu (ou PFU pour les gains du capital retiré).

    Si Marie fait le choix d’une sortie en capital en plusieurs fois, les versements (qui ont été déduits du revenu imposable à l’entrée) sont imposés à la sortie. Marie étant toujours imposée sur la tranche à 30 % du barème de l’impôt sur le revenu, alors cela correspond à 20 160 € d’impôt sur le revenu.

    Les plus-values sont quant à elles taxées au prélèvement forfaitaire unique, soit au taux de 30 %. L’impôt sur les plus-values est dès lors de 6 748 €.

    Au total, Marie devra s’acquitter de 26 908 € d’impôts et c’est donc un capital de 62 784 € nets d’impôts que Marie obtiendra après 14 ans de détention de son PER et avec un effort d’épargne de 280 €. Si on part sur un taux de rendement de ce capital de 3 % annuel, Marie pourra ainsi bénéficier de 300 €/mois de complément de revenus pendant 25 ans, jusqu’à épuisement du capital. Un complément de revenus bienvenu une fois arrivée à la retraite !

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    Communication non contractuelle à caractère publicitaire.

    *Le plafond de déduction pour l’épargne retraite est calculé de la manière suivante :

    • 10 % du PASS de l’année précédente (4 113 € en 2022),
    • ou 10 % de vos revenus dans la limite de 8 fois 10 % du PASS de l’année précédente.
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    Écrit par
    Rédaction meilleurtaux Placement

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