Le marché des Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI) connait une période de turbulences, marquée par une collecte en berne et des problèmes de liquidité concentrés sur une poignée d’acteurs. Si la situation n’est pas homogène sur l’ensemble du marché, elle suscite des interrogations quant à l’avenir de ce placement prisé par les investisseurs français.
Une collecte nette en déclin
Le premier trimestre 2024 a mis en lumière la persistance d’un marché des SCPI atone. La collecte brute, certes stable par rapport aux trimestres précédents, reste nettement inférieure à celle de 2023. Cette situation découle du contexte économique incertain, marqué par l’inflation et la hausse des taux d’intérêt, qui incite les investisseurs à la prudence.
L’analyse de l’Association Française des Sociétés de Placement Immobilier (ASPIM) révèle un marché fracturé. Si plus de la moitié des SCPI ne présentent aucun problème de liquidités, une quinzaine d’acteurs concentrent les préoccupations. Ces SCPI, souvent de taille importante, font face à des encours de retrait équivalant à plus de 10 % de leur capitalisation, bloquant de fait les investisseurs désireux de céder leurs parts.
Des perspectives incertaines
Parmi les SCPI en difficulté, certaines affichent des encours de retrait particulièrement élevés. C’est le cas d’Épargne Foncière (La Française), dont le montant en attente de retrait atteint près de 340 millions d’euros pour une capitalisation supérieure à 5 milliards d’euros.
ImportantIl en résulte une fragilisation des SCPI concernées, qui se retrouvent contraintes de remettre en question leur capacité à faire face aux demandes de rachat.
L’amélioration de la situation des SCPI de rendement en difficulté de liquidité prendra du temps et dépendra de plusieurs facteurs. La stratégie des investisseurs institutionnels, notamment les assureurs, sera déterminante. Une éventuelle contraction des taux d’intérêt directeurs pourrait inciter certains d’entre eux à revoir leur position et à limiter les rachats de parts.
En attendant, une nouvelle vague de baisse des prix des parts est probable d’ici le début du second semestre 2024,
Selon les spécialistes du marché. Cette projection se justifie par la campagne d’expertises des patrimoines immobiliers que les SCPI seront amenées à réaliser, conformément aux recommandations de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF).
- Le marché des SCPI se trouve à un carrefour. La collecte en berne, les disparités de liquidité et les perspectives incertaines interrogent sur l’avenir de ce placement.
- La prudence reste de mise pour les investisseurs, qui doivent se montrer sélectifs dans leurs choix et privilégier les SCPI solides et bien gérées.
