Crédit et réduction d’impôt n’ont pas le même effet sur votre avis fiscal. Les données de la DGFiP éclairent leur impact, y compris pour les foyers non imposables. Exemples chiffrés à l’appui.
- Un crédit d’impôt peut bénéficier à tous les foyers, y compris non imposables.
- Une réduction d’impôt ne s’applique que si un impôt est dû. « Sans impôt, pas de réduction ».
- DGFiP: 8,6 millions de foyers touchent des crédits d’impôt; 45% appartiennent à la moitié la plus « modeste » de la population, non imposée.
- L’ordre d’imputation est favorable au contribuable: d’abord les réductions, puis les crédits.
- Le prélèvement à la source n’intègre pas ces avantages dans le taux, d’où des remboursements ultérieurs.
Ce que montrent les chiffres récents
L’impôt sur le revenu partage la population en deux blocs: près de 20 millions de foyers acquittent l’impôt, près de 22 millions n’en paient pas. Au sein de ces derniers, une partie reçoit même un virement du fisc: en 2025, 2 millions de ménages ont obtenu une restitution grâce aux crédits d’impôt.
Selon la DGFiP, 8,6 million de foyers bénéficient des principaux crédits d’impôt. Parmi eux, 45% relèvent de la moitié la plus « modeste » de la population, non imposée. Source primaire: DGFiP, 2025.
Crédit et réduction: deux mécanismes distincts
Le crédit d’impôt (emploi à domicile, frais de garde d’enfants, cotisations syndicales, etc.) ouvre droit à un remboursement partiel des dépenses déclarées, y compris si l’impôt dû est nul. À l’inverse, une réduction diminue uniquement l’impôt calculé. « Sans impôt, pas de réduction ».
Exemple 1 – Crédit pour garde d’enfant
Jessica et Abel déclarent 2 300 euros de frais de garde via Pajemploi pour l’assistante maternelle de leur fille. Le crédit d’impôt atteint 50% des dépenses retenues, soit 1 150 euros. Avec des revenus nets imposables de 20 000 euros et 10 000 euros, leur foyer n’est pas imposable: le fisc leur verse 1 150 euros.
Réduction d’impôt: utile… si vous êtes imposable
Dons (associations, œuvres), investissements immobiliers, enfants scolarisés: ces situations ouvrent des réductions. Elles s’imputent sur l’impôt, sans donner lieu à remboursement si celui-ci est nul.
Exemple 2 – Dons aux associations
Paul perçoit 20 000 euros nets imposables par an et Dominique 15 000. Impôt théorique: 211 euros. Ils donnent 1 000 euros à Médecins du monde et Cité Caritas: réduction potentielle 750 euros. L’avantage efface simplement l’impôt dû: « 211 euros d’impôt effacés, et zéro euro à payer ».
Cumul: l’ordre d’imputation avantage le foyer
Le fisc applique d’abord les réductions puis les crédits. Même aux frontières de l’imposabilité, déclarer ses dépenses reste pertinent. « Dans le doute, déclarez. »
Exemple 3 – Crédit + réduction
Situation. Sofia et Arthur, un enfant, chacun 20 000 euros de salaire net imposable. Impôt avant avantages: 356 euros.
Crédit pour garde. 4 000 euros de frais via Pajemploi; plafond désormais à 3 500 euros (contre 2 300 euros jusqu’à l’an passé). Crédit: 50% des dépenses retenues, soit 1 750 euros.
Réduction pour dons. 1 000 euros versés à Médecins sans frontières et aux Restos du cœur: réduction potentielle 750 euros.
Résultat. La réduction annule d’abord les 356 euros d’impôt. Le crédit s’applique ensuite: la DGFiP calcule un solde annuel de -1 750 euros. Restitution finale: 1 750 euros. Sans application préalable de la réduction, le crédit aurait été limité à 1 394 euros.
Prélèvement à la source: une lecture brouillée
Réductions et crédits ne modifient pas le taux de prélèvement à la source. Dans l’exemple 2, le simulateur indique un taux de 0,6% pour Dominique et Paul: des sommes sont prélevées toute l’année, puis intégralement remboursées car leur impôt est annulé par la réduction. Ce décalage explique l’avance versée par l’administration à la mi-janvier.