Lancé en 2019, le plan d’épargne retraite (PER) a rapidement séduit les épargnants français. Avec plus de 9,8 millions de souscripteurs et de 95 milliards d’euros d’encours fin 2023, son succès pourrait toutefois être compromis. En effet, la Cour des comptes a récemment émis des réserves sur le coût et l’efficacité de ce dispositif.
Un coût fiscal jugé excessif par la Cour des comptes
Malgré sa forte popularité, le plan d’épargne retraite est pointé du doigt par la Cour des comptes pour son coût financier élevé. En effet, les déductions fiscales accordées aux souscripteurs représentent une charge conséquente pour le budget de l’État, estimée à au moins 1,8 milliard d’euros par an .
Ce montant soulève des interrogations sur la soutenabilité à long terme de ce dispositif, surtout dans un contexte budgétaire contraint, comme c’est le cas actuellement.
Par ailleurs, l’efficacité de ces incitations fiscales en termes de financement de l’économie réelle est remise en cause. Si le PER encourage l’épargne à long terme, il n’est pas certain que ces fonds soient intégralement investis dans des projets productifs . Une partie pourrait rester placée sur des supports peu rémunérateurs, ce qui a pour conséquence de limiter son impact sur l’activité économique.
Des bénéficiaires privilégiés et des objectifs flous
La Cour des comptes relève une inégalité dans la répartition des avantages du PER.
Important Effectivement, ce sont principalement les personnes âgées et les contribuables à hauts revenus qui profitent des déductions fiscales associées à ce dispositif.
Cette concentration des bénéfices sur une partie de la population remet en question l’ambition d’une épargne retraite accessible à tous.
De plus, l’absence de définition claire et précise des objectifs du PER rend compliquée son évaluation. Il est complexe de mesurer son efficacité réelle et son impact sur le système de retraite dans son ensemble.
Sans buts cohérents, il est difficile de savoir si le PER contribue réellement à renforcer la sécurité financière des retraités ou s’il sert principalement d’outil fiscal pour certains contribuables.
- Bien que populaire, le plan d’épargne retraite (PER) est critiqué par la Cour des comptes pour son coût élevé pour l’État et pour le fait qu’il profite principalement aux catégories socioprofessionnelles les plus aisées.
- L’efficacité du PER en termes de financement de l’économie réelle et son impact sur la sécurité financière des retraités sont remis en question en raison de l’absence d’objectifs clairs et de l’inégalité dans la répartition de ses avantages.