Le rachat d’un contrat d’assurance vie permet de récupérer une partie ou la totalité de l’épargne placée. Cette opération peut répondre à un besoin de liquidités ou à une volonté de réorientation patrimoniale. Mais avant d’agir, il est essentiel d’en comprendre les implications, notamment fiscales, ainsi que les alternatives possibles comme l’avance.
L’essentiel à retenir
- Le rachat d’assurance vie permet de retirer tout ou partie des sommes placées, avec une fiscalité appliquée uniquement sur les gains.
- Deux types de rachats existent : partiel (le contrat reste ouvert) et total (le contrat est clôturé).
- La fiscalité dépend de la date de versement des primes, et de l’ancienneté du contrat, avec un abattement favorable après 8 ans.
- L’avance est une alternative au rachat, permettant d’obtenir des liquidités sans impacter la fiscalité, ni fermer le contrat.
- Le choix entre rachat ou avance dépend du besoin de liquidité, du rendement du contrat et des frais associés.
Qu’est-ce qu’un rachat d’assurance vie ?

Un rachat désigne le retrait, programmé ou non, des sommes investies sur un contrat d’assurance vie. Le souscripteur reste propriétaire de son capital et peut en disposer à tout moment, sans justification. Il existe deux types de rachat :
- Le rachat partiel consiste à retirer une partie de l’épargne disponible. Le contrat reste actif, ce qui permet de continuer à investir.
- Le rachat total, quant à lui, met fin définitivement au contrat. Toutes les sommes sont retirées et le contrat est clôturé.
Dans les deux cas, seules les plus-values incluses dans les montants retirés sont soumises à l’impôt et aux prélèvements sociaux, pas le capital initial.
Qui peut demander un rachat d’assurance vie ?
Le rachat peut être demandé à tout moment par le souscripteur du contrat, qu’il soit l’assuré ou non. En cas de souscription pour un mineur ou un majeur protégé, ce sont les représentants légaux qui doivent effectuer la démarche. Le bénéficiaire désigné n’a, sauf cas particuliers, aucun droit sur les fonds tant que l’assuré est en vie.
Modèle de lettre de rachat d'assurance vie
Lettre recommandée avec avis de réception
Madame, Monsieur,
Je fais suite à la souscription du contrat d’assurance-vie intitulé « [Nom du contrat] », référence [Référence du contrat], conclu auprès de votre compagnie en date du [Date de souscription].
Par la présente, je vous informe de ma décision d’effectuer un rachat total (ou partiel) de ce contrat. Je vous saurais gré de procéder au versement de la somme de [montant en euros] euros dans un délai de deux mois à compter de la réception du présent courrier, conformément aux dispositions de l’article L. 132-21 du Code des assurances.
Dans l’attente de la confirmation de la prise en compte de ma demande, je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de mes salutations distinguées.
[Signature]
Comment effectuer un rachat d’assurance vie ?
La procédure est relativement simple. Il convient d’en faire la demande auprès de l’assureur, soit par courrier, soit via l’espace client en ligne, si l’option est proposée. Il faut préciser le type de rachat souhaité (partiel ou total) et indiquer le montant demandé. L’assureur demandera des justificatifs classiques : pièce d’identité, RIB, justificatif de domicile, parfois un formulaire signé.
Une fois la demande complète, l’assureur dispose d’un délai légal de deux mois pour verser les fonds, mais en pratique le délai est souvent plus court (souvent 10 à 15 jours).
La fiscalité du rachat d’assurance vie
Le régime fiscal applicable dépend de la date de versement des primes, de l’ancienneté du contrat et du montant des gains réalisés. Ainsi, le capital investi n’est jamais imposé, la fiscalité ne s’appliquant qu’aux produits (intérêts ou plus-values) compris dans le montant retiré. Par ailleurs, ces gains sont toujours soumis aux prélèvements sociaux (17,2%).
Ancienneté du contrat | Imposition |
---|---|
Moins de 4 ans | 35% |
De 4 à 8 ans | 15% |
Plus de 8 ans | 7,5% |
Ancienneté du contrat | Imposition |
---|---|
De 0 à 8 ans Plus de 8 ans, au-delà de 150 000 € placés |
Flat tax de 30% (12,8% d’impôt sur le revenu + 17,20% de prélèvements sociaux) |
Plus de 8 ans, jusqu’à 150 000 € versés | 7,5% |
Après 8 ans de détention, un abattement annuel s’applique : 4 600 euros pour une personne seule, 9 200 euros pour un couple. Cela signifie que chaque année, l’épargnant peut retirer cette somme sans payer aucun impôt.
Faut-il choisir un rachat partiel ou total ?
Le choix entre un rachat partiel ou total dépend essentiellement de vos objectifs et de la maturité du contrat. Un rachat partiel permet de conserver les avantages fiscaux liés à l’ancienneté, tout en répondant à un besoin ponctuel de liquidités. Il évite aussi les éventuels frais de réouverture si vous souhaitez investir à nouveau dans un contrat d’assurance vie.
Le rachat total est adapté lorsqu’on souhaite clôturer définitivement un contrat devenu inadapté (rendement trop faible, frais trop élevés) ou réorienter son capital vers un autre support d’investissement. En revanche, il fait perdre l’antériorité fiscale du contrat. Dans un contexte d’optimisation patrimoniale, cela peut représenter un coût important à long terme.
Avantages et inconvénients du rachat d’assurance vie
Le rachat présente plusieurs atouts : il est simple à mettre en œuvre, permet une mise à disposition rapide des fonds, et donne de la souplesse dans la gestion de son épargne.
Cependant, il ne faut pas négliger les effets secondaires. Fiscalement, un rachat anticipé peut être coûteux si le contrat est récent ou si l’on dépasse les seuils d’abattement. Par ailleurs, tout retrait diminue le capital restant, ce qui affecte la capacité de valorisation future.
L’avance sur contrat : une alternative au rachat
L’avance est une solution peu connue mais efficace pour obtenir des liquidités sans impacter fiscalement ou contractuellement votre assurance vie. Il s’agit d’un prêt temporaire accordé par l’assureur, garanti par l’épargne présente sur le contrat.
Elle ne modifie pas le fonctionnement du contrat et n'entraîne aucune imposition. L’épargne continue à produire des intérêts comme si de rien n’était. En revanche, l’avance supporte un taux d’intérêt, généralement indexé sur les taux des emprunts d’État.
La durée est en principe limitée à trois ans, renouvelable. Si l’avance n’est pas remboursée au moment du rachat total ou au décès de l’assuré, son montant est simplement déduit du capital versé.
Cette solution est particulièrement adaptée si l’on souhaite éviter la fiscalité ou les frais liés à un retrait, tout en ayant la capacité de rembourser la somme prêtée dans un délai raisonnable.
Comparer les contrats d’assurance vie avant un rachat
Tous les contrats d’assurance vie ne se valent pas. Avant de décider d’un rachat, notamment total, il est judicieux de faire une analyse de :
- le niveau des frais (entrée, versement, gestion, arbitrage) ;
- la performance du fonds euros et des unités de compte ;
- les conditions d’avance (taux, montant maximum, durée) ;
- la flexibilité du contrat (versements libres, options de rente, gestion pilotée) ;
- la variété et le nombre de supports disponibles (actions, obligations, ETF, OPCVM, SCPI, private equity, etc.)
Une comparaison objective permet parfois de choisir entre rachat total, transfert partiel ou même souscription d’un nouveau contrat plus avantageux. Un produit comme Meilleurtaux Liberté Vie, qui cumule fonds performants, frais réduits (aucuns frais sur versement) et accompagnement personnalisé, saura vous aider à optimiser vos placements.
Exemples concrets : rachat ou avance ?
Jean-François souhaite retirer 40 000 € de son contrat 100 000 €, détenu depuis plus de 8 ans. Le rendement annuel est de 4%, les frais sur versement de 1%, et le taux d’avance est de 5%.
Rachat partiel | Avance sur 2 ans |
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Gains taxables : 5 000 € (Gain de 14%) Prélèvements sociaux : 860 € Impôts : 30 € ((5 000 – 4 600) x 7,5%) Valorisation pendant 2 ans : 4 896 € (60 000 € à 4%) Frais sur versement de 40 000 € : 400 € Différence coût / intérêts : 3 606 € |
Coût : 4 000 € (40 000 x 5% x 2) Valorisation pendant 2 ans : 8 160 € (100 000 € à 4%) Différence coût / intérêts : 4 160 € |
Avec une avance sur 2 ans, le coût s’élève à 4 000 €, tandis que le contrat continue à produire 8 160 € d’intérêts. Le gain net est de 4 160 €. En cas de rachat, il paie 890 € de taxes et 400 € de frais d’entrée s’il réinvestit. Le contrat produit moins (60 000 € seulement investis). Le gain net est de 3 606 €. L’avance est donc plus intéressante ici.
Aurélie, de son côté, souhaite retirer 10 000 € sur un contrat de 100 000 €, sans frais d’entrée, avec un rendement identique. L’opération est prévue sur 3 ans.
Rachat partiel | Avance sur 3 ans |
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Gains taxables : 1 000 € Prélèvements sociaux : 172 € Impôt : aucun car abattement applicable Valorisation pendant 3 ans : 11 238 € (90 000 € à 4%) Aucuns frais sur versement Différence coût / intérêts : 11 066 € |
Coût : 1 500 € (10 000 x 5% x 3) Valorisation pendant 3 ans : 12 486 € (100 000 € à 4%) Différence coût / intérêts : 10 986 € |
L’avance coûte 1 500 €. Pendant ce temps, le contrat rapporte 12 486 €. Le gain net est de 10 986 €. Le rachat, lui, entraîne seulement 172 € de prélèvements sociaux. Les intérêts produits sur 90 000 € atteignent 11 238 €. Le gain net est supérieur : 11 066 €. Dans ce cas, le rachat partiel est plus avantageux.
Foire aux questions (FAQ)
Quelles sont les étapes pour réaliser un rachat d’assurance vie ?
Il faut contacter l’assureur, remplir un formulaire et fournir des justificatifs. Le versement est ensuite effectué sous deux mois maximum.
Quel impact fiscal aura un rachat sur mes économies ?
Seuls les gains sont taxés, à un taux qui diffère selon la durée de détention du produit et la date de versement des primes. Passé 8 ans, un abattement de 4 600 € s’applique, limitant voire annulant l’imposition dans cette limite.
Est-il préférable de faire un rachat partiel ou total ?
Le rachat partiel est souvent plus intéressant fiscalement, sous réserve de respecter le montant de l’abattement annuel. Le total peut être justifié en cas de changement de stratégie patrimoniale.
Existe-t-il une alternative au rachat ?
L’avance permet de disposer de liquidités sans déclencher de fiscalité, ni interrompre la valorisation du contrat.