Depuis sa mise en place, il y a 5 ans maintenant, le succès rencontré par le Plan d’épargne retraite (PER) est indéniable. Cependant, le dispositif est victime de sa popularité, laquelle engendre aujourd’hui un lot de problèmes non anticipé par l’État. Parmi les principaux soucis, le coût qui commence à être conséquent et le fait que le PER semble surtout servir les intérêts des plus aisés.
Le PER, un succès coûteux
Les Français ont vu défiler différents produits d’épargne avec les PERP, contrat Madelin et autre épargne retraite d’entreprise, mais aucun n’a connu le succès rencontré par le PER, lequel a récemment soufflé ses 5 bougies.
Conçu au départ pour aider les épargnants, en particulier les plus modestes, à se construire un capital conséquent en vue de leur retraite, le PER a effectivement séduit, mais semble plus profiter aujourd’hui aux plus aisés. En effet, d’après une étude publiée dernièrement, les souscripteurs sont majoritairement des travailleurs plutôt bien payés qui sont soumis à un régime fiscal plus contraignant (taux d’imposition supérieur à 30 %). Les avantages fournis par le PER allègent considérablement leur fardeau à ce niveau. Les seniors disposant d’une retraite confortable sont également nombreux à s’intéresser au PER, montrant que celui-ci n’a pas vraiment atteint sa véritable cible.
Mais le problème le plus notable posé par le PER, ou plutôt par son succès, se situe au niveau des coûts pour l’État. En effet, pour ce dernier, la facture commence à être salée. Rien que pour l’année 2022, le dispositif a occasionné une dépense de 1,8 milliard d’euros.
Vers une réforme plus équitable
Aujourd’hui donc, une révision du PER semble indispensable pour que le dispositif se recentre sur son objectif initial, à savoir la préparation de la retraite pour les travailleurs à faible revenu.
Parmi les pistes explorées, celle d’un crédit d’impôt fixe pour tous paraît la plus prometteuse. Elle permettrait de rétablir une certaine équité et de mettre les épargnants sur un pied d’égalité, en prenant en considération leurs revenus et leur niveau d’imposition. Ce dispositif se présenterait sous la forme d’une déduction fiscale pour les ménages imposables, et d’un remboursement direct pour ceux qui ne le sont pas.
À l’heure actuelle, aucune proposition n’a encore été adoptée, mais les concertations et les débats autour de la réforme du PER vont être très animés dans les jours qui viennent.
- Le PER, bien que populaire, bénéficie surtout aux travailleurs aisés et aux retraités confortables, au détriment de sa cible initiale : les foyers modestes.
- Le succès du dispositif engendre un coût élevé pour l’État, atteignant 1,8 milliard d’euros en 2022, ce qui remet en question sa viabilité.
- Une réforme est envisagée, notamment avec l’instauration d’un crédit d’impôt fixe pour garantir plus d’équité entre les épargnants.