Les Français épargnent avant tout pour préparer leur retraite et amasser des fonds pour un projet immobilier. De plus en plus de particuliers envisagent le placement, sous forme d’assurance-vie ou d’assurance obsèques, comme un moyen de financer leurs funérailles. Le coût des obsèques n’ayant de cesse de grimper, cette précaution est compréhensible.
« Mourir peut attendre ». Le titre du dernier James Bond résume parfaitement les pensées de tous ceux qui aspirent à une vie longue, prospère et riche en expérience. Pourtant, ce sentiment d’optimisme ne s’oppose pas au fait d’anticiper la mort et de tout faire pour que cette transition soit la moins douloureuse possible pour les vivants. Dans les faits, cela se traduit par une croissance significative du marché de l’assurance-décès et des contrats vie. Même si l’assurance obsèques a plusieurs atouts à faire valoir, l’assurance-vie reste le produit préféré des personnes qui choisissent d’organiser leurs propres funérailles.
Des offres d’assurance obsèques encore perfectibles
Une assurance vie n’est pas vraiment conçue pour financer les funérailles de son souscripteur. Cette fonction revient plutôt à l’assurance obsèques, dont toutes les clauses et le fonctionnement ont été adaptés en conséquence.
Cette formule présente plusieurs avantages : au moment du décès, la famille du défunt ne se soucie plus des formalités afférentes aux funérailles. Tous les détails sont mentionnés dans le contrat, dont :
- Le type de cérémonie ;
- L’entreprise funéraire ;
- Le modèle de cercueil.
Le prestataire devient alors le bénéficiaire du contrat et du montant qui y est garanti. Ce pactole varie de 3000 à 6000 euros selon l’assureur . Le contrat vie n’offre pas ce même niveau de tranquillité aux familles. En attendant le déblocage des fonds, les proches du défunt doivent avancer le coût des funérailles, une obligation loin d’être évidente pour tout le monde. Toutefois, l’assurance obsèques n’est pas parfaite. Certaines garanties manquent de pertinence, ce qui est le cas des :
- Frais d’entrée en chambre funéraire ;
- Soins de conservation ;
- Coûts de transport avant la mise en bière.
Certes, certains services d’assistance compensent ces lacunes, à l’instar de la garde des enfants pendant la cérémonie et la prise en charge du soutien psychologique jusqu’à 6 mois après le décès. Les défauts de l’assurance obsèques semblent toutefois trop nombreux et empêchent son envol définitif. Après tout, la jouissance du capital et des cotisations sur le contrat n’est pas toujours garantie. Si les versements dépassent le montant du fonds garanti, l’assureur ne retourne pas le surplus. Si le souscripteur décède après la fin du contrat, il perd toutes ces cotisations.
Un contrat vie bénéfique après la mort
Autre différence : le contrat obsèques ne génère pas d’intérêt . L’assurance-vie produit au contraire des revenus pouvant atteindre 2 % du montant investi sur un fonds euro. Cette rémunération, même faible, est intéressante, sachant que les services funéraires coûtent plus cher chaque année. Et, souvent, le souscripteur meurt longtemps après la signature de son contrat.
La faible revalorisation du capital garanti sur l’assurance obsèques (+1 % par an) est de fait pénalisante. Parfois, la différence entre le coût des obsèques et le capital garanti dépasse 1500 euros. Le contrat vie se démarque aussi par l’absence de frais lors d’un rachat total ou partiel pour l'assurance vie. Pour toutes ces raisons, l’assurance-vie reste le produit d’épargne préféré des Français, avec un encours total de 1 821 milliards d’euros au 31 mai 2022 .
L’assurance obsèques, elle, est souscrite par 5 millions de Français en 2021, avec des cotisations qui plafonnent à 1,6 milliard d’euros. Toutefois, face au vieillissement de la population, les experts s’attendent à une progression constante de l’assurance obsèques dans les prochaines années.