Pour la seconde fois en dix ans, la rémunération des fonds en euros ne connaît pas de baisse sur l’année 2021. Comme pour 2020, le rendement moyen atteint 1,28%. Malgré tout, cette stabilité ne pourrait être qu’un répit de courte durée.
Dans le contexte économique actuel, l’inquiétude monte chez les ménages. Ils craignent de voir leur pouvoir d’achat fortement impacté et cela les pousse à épargner. Pourtant, malgré une revalorisation des taux des livrets d’épargne réglementée au 1er aout, l’inflation qui va friser les 7% en septembre rend ces placements de moins en moins rentables. C’est le cas aussi des fonds euros de l’assurance vie.
D’après un rapport publié le 13 juillet par la Banque de France, en 2021 le rendement moyen des fonds en euros - supports garantis des contrats d’assurance-vie - a atteint 1,28%. Ce taux est identique à celui de 2020 et permet de rompre pour la deuxième fois, avec la baisse qu'il connaissait jusqu’alors.
Une pseudo-stabilité qui reste incertaine
Selon l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), cette stabilité est notamment liée à la hausse du taux du Livret A. Fixé à 0,5% depuis le 1er février 2020, ce dernier est passé à 1% au 1er février 2022 ce qui a poussé les assureurs à réagir pour limiter la baisse tendancielle de la rémunération des fonds en euros. L’ACPR rappelle dans un récent rapport que leur rendement moyen était encore de 2,91% en 2012.
D’après le gendarme de la banque et de l'assurance, les « projections à moyen terme des taux de rendement sont soumis à une incertitude accrue et nécessitent d'analyser différents scénarios ». La revalorisation annoncée du taux du livret A de 1 à 2% au 1er août pourrait-elle encourager les assureurs à également rehausser la rémunération des fonds euros ? Rien n’est moins sûr.
Mais s’ils décident d’aller dans ce sens, ils pourront compter sur leurs réserves pour améliorer les rendements de l'assurance vie. En effet, toujours selon l'ACPR, la provision pour participation aux bénéfices (PPB), soit la part de bénéfices mise de côté par l'assureur et qu’il ne reverse pas immédiatement à ses clients, monte en moyenne à 5,4% des provisions d'assurance vie en 2021. Contre 5,1% en 2020.