Mains avec silhouette en papier découpé sur la table.

    Le rendement de l’assurance-vie en euros s’effrite depuis des années à cause des taux de marché bas. Depuis janvier, la courbe s’est inversée : les taux longue durée augmentent constamment. Cette situation met la pression aux assureurs, partagés entre la volonté de satisfaire les épargnants et la nécessité de préserver leur solvabilité.

    Les fonds placés sur les contrats euros sont investis majoritairement dans des obligations d’État. En toute logique, les titulaires de ces épargnes peuvent espérer un meilleur rendement sur leur engagement, depuis que les taux obligataires ont bondi assez rapidement.

    Mais la réalité est bien différente : les assureurs se trouvent dans l’impossibilité de relever la rémunération des contrats en euros au même rythme que l’inflation et la hausse des taux. Ce décalage affecte en partie l’attractivité de l’assurance-vie, qui pourrait subir une vague de rachat massif au profit d’autres placements plus performants. Toutefois, la probabilité d’un tel évènement reste faible, affirme la Banque de France.

    Une collecte nette toujours positive malgré l’inflation

    L’inflation sur 12 mois atteint 5,8 % en juin. Selon les prévisions, elle devrait s’élever à 7 % en septembre, compte tenu de la dégradation de la situation en Ukraine et des tensions croissantes autour de l’énergie. D’un point de vue technique, le taux assurance vie réel est négatif si l’on tient compte de l’évolution des prix à la consommation. Les contrats en euros servent en effet un taux à 1,30 % fin 2021.

    Les Unités de Compte affichent une rémunération bien plus élevée, même si elle varie selon le mode de gestion et la composition des actifs du contrat. Cette performance toute relative de l’assurance-vie n’altère pas encore sa capacité à attirer les épargnants. Les dépôts sur l’assurance-vie continuent d’affluer depuis janvier : la collecte nette s’établit à 1,9 milliard d’euros en mai. De toute évidence, les Français continuent d’accorder leur confiance à ce placement, en dépit d’une performance minorée par l’inertie du portefeuille des assureurs.

    En revanche, personne ne sait vraiment combien de temps ce statu quo va durer. Si les taux continuent d’augmenter à un rythme soutenu, les épargnants commenceront à s’inquiéter du rendement de leur assurance-vie. Dans ce scénario,

    ImportantLa Banque de France estime que les assureurs seront obligés de diversifier leurs investissements et d’adapter leur communication,

    Pour continuer d’attirer les épargnants et éviter une décollecte massive. Même en cas de rachats massifs, l’institution croit en la solidité des compagnies d’assurance, qui peuvent mobiliser leurs réserves de liquidité pour contrer un éventuel choc des taux.

    Un renouvellement nécessaire des titres obligataires

    Ce filet de sécurité est estimé à 173 milliards d’euros par un cabinet spécialiste des placements en assurance-vie. Ce montant correspond notamment aux provisions pour participation aux bénéfices. En attendant le renouvellement de leurs actifs, les assureurs pourraient être tentés d’utiliser ce bas de laine pour booster le rendement de leurs fonds en euros. Une telle opération se révèle coûteuse. Le recours à la PPB contraint les assureurs à immobiliser plus de capitaux propres, afin de préserver leurs ratios de solvabilité.

    La plupart des compagnies d’assurance préfèrent agir raisonnablement et avec prudence. Le rendement des contrats euros devrait évoluer à un rythme différent de celui de l’inflation et des taux obligataires, avec une hausse située entre 20 et 30 points de base par an, selon les analystes. Tout dépend du renouvellement des obligations qui composent leur portefeuille et de la vitesse à laquelle les taux remontent. 

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    Rédaction meilleurtaux Placement

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