De plus en plus encouragés par les pouvoirs publics, les contrats d’assurance vie en ligne se multiplient dernièrement. Ces formules séduisent davantage d’épargnants, attirés par leur relative souplesse comparée aux versions papier. Ces souscripteurs digitaux semblent aussi séduits par l’accessibilité des informations concernant les frais sur versements et les frais de gestion.
En 2014, les contrats d’assurance vie souscrits en ligne représentent à peine 2,7 % de la collecte totale du placement préféré des Français. Le taux de souscription en ligne a ensuite fortement augmenté, passant de 5 % à 10 % entre 2017 et 2019. À l’origine, ces produits attirent surtout les particuliers qui :
- Savent utiliser les comparateurs de prix ;
- Possèdent des connaissances en marchés financiers plus ou moins avancées.
Mais les temps ont changé. Ces contrats digitaux séduisent de plus en plus de personnes intéressées par les offres en gestion pilotée. Et les priorités des épargnants digitaux semblent différentes de celles des détenteurs de contrat physique.
Des épargnants plus actifs et se préoccupant plus des frais
Les détenteurs d’une assurance vie semblent aborder différemment la gestion de leur épargne selon qu’elle soit placée dans un contrat digital ou dans un contrat en papier. Un récent sondage IFOP révèle que les épargnants en ligne se montrent plus réactifs que les assurés « traditionnels » face au contexte inflationniste actuel. 56 % des détenteurs d’un engagement en ligne ont changé leur mode de gestion ou demandé plus de conseils à leur gestionnaire. Cette proportion tombe à 40 % pour l’ensemble des titulaires d’une assurance vie. Cette réactivité s’est révélée bénéfique, puisque les épargnants en ligne héritent d’un meilleur rendement assurance vie par rapport à l’ensemble des particuliers interrogés par l’institut de sondage.
Les épargnants internautes ont également réalisé plus d’arbitrages que les autres détenteurs d’assurance vie. 45 % d’entre eux ont donné des ordres d’achat ou de cession d’actifs au cours des douze derniers mois. Cette part s’élève à 30 % seulement chez les autres épargnants. L’enquête montre un autre fait intéressant : les titulaires d’une assurance-vie digitale disent mieux connaître les frais pratiqués par leur gestionnaire et leur distributeur. 42 % d’entre eux affirment qu’ils ont une « bonne connaissance » de ces coûts, contre 24 % pour tous les assurés.
Un choix de placement dicté par le niveau des frais
Toujours selon l’enquête IFOP, les assurés en ligne analysent différemment les offres des promoteurs. Les épargnants attachés aux placements physiques s’intéressent avant tout à la garantie en capital, un critère qui arrive en tête chez 60 % des titulaires d’une assurance vie. Pour les épargnants digitaux, ce paramètre descend en troisième position des critères prioritaires (46 %). Lorsqu’ils souscrivent leur épargne sur Internet, les particuliers évaluent surtout les :
- Frais annuels de gestion (56 %) ;
- Frais sur versements (54 %).
Cette sensibilité aux prix est compréhensible, connaissant le flou institutionnel qui entoure le calcul des tarifs appliqués par les assureurs vie. Mais les épargnants peuvent espérer une plus grande transparence sur ce point à l’avenir. L’AMF et l’ACPR se pencheront prochainement sur la question de l’accessibilité et du niveau des frais prélevés sur les contrats d’assurance vie.