Historiquement, le Livret A constitue le placement préféré des Français. Cette situation a peu changé, même si son rendement devient de moins en moins intéressant. Derrière ce produit indétrônable, l’assurance-vie suscite toujours l’intérêt des épargnants. Il convient de savoir que son taux de détention a même progressé ces dix dernières années.
La Banque de France estime que les Français ont mis de côté environ 318 milliards d’euros en 2020 et 2021, ce qui représente un surplus d’épargne de 175 milliards d’euros, une différence que l’institution attribue sans hésiter à la crise sanitaire et aux économies forcées consécutives au confinement et aux restrictions de voyage.
L’accumulation a ralenti l’année dernière, en raison de la reprise économique et d’un desserrement des contraintes sanitaires. L’Insee s’est intéressé à la façon dont les épargnants ont distribué ce surplus d’épargne. Dans sa dernière enquête publiée début mai, l’institut note l’attrait intact des Français pour le Livret A et les livrets réglementés.
Progression des contrats multisupports et constance des fonds en euros
Fin 2021, 40,5 % des ménages français détiennent au moins une assurance vie. C’est l’information principale de l’enquête menée par l’INSEE sur l’évolution de l’épargne dans l’Hexagone. Ce taux de détention est en progression, sachant que 35 % des Français détenaient un engagement en euros ou en unités de compte dix ans auparavant. Pourtant, ce produit financier a vu son rendement moyen s’éroder durant cette même période.
Important L’assurance-vie conserve toutefois son pouvoir d’attraction, grâce à une fiscalité avantageuse et aux conditions intéressantes d’une transmission hors succession.
Ce type d’épargne se révèle particulièrement attractif chez les 70 ans et plus, sans doute la catégorie d’âge qui profite le plus de ses avantages. Presque la moitié de ces seniors possèdent une assurance-vie.
Toujours selon l’enquête de l’Insee, 16,8 % des Français détiennent actuellement un contrat multisupport. Ces produits contiennent plusieurs classes d’actifs, dont des fonds en euros et des unités de compte, comme des actions, des obligations, SICAV et autres fonds immobiliers. Le taux de détention des contrats multisupports est aussi en hausse durant les six dernières années. Enfin, la part des ménages qui possèdent deux assurances-vie atteint 38 %. 16 % des répondants disent avoir trois contrats ou plus.
Un Livret A indémodable et une épargne retraite poussive
Lancés en grande pompe en 2019, les nouveaux plans épargne retraite ont connu un succès fulgurant jusqu’au milieu de 2021. Depuis, ce produit semble à bout de souffle et peine à attirer les nouveaux souscripteurs. Plusieurs facteurs expliquent ce ralentissement, dont les frais élevés imposés par les gestionnaires et les difficultés liées au transfert des PER. Malgré ces obstacles, cette épargne longue durée semble intéresser particulièrement les cadres (34,1 %) et les professionnels libéraux (48,9 %). Signe d’un manque de confiance croissant envers la finance, les actions et les valeurs mobilières sont en perte de vitesse. Leur taux de détention descend à 16,7 %, contre 19,7 % en 2010.
Seuls les agriculteurs continuent de se fier aux titres boursiers, puisque 44,3 % d’entre eux y investissent une partie de leur épargne. Loin du ralentissement du PER et des revers de la finance, le Livret A conserve son image de placement sûr auprès des Français. 73,5 % des ménages détiennent ce produit, loin devant n’importe quel autre support d’épargne. Les autres livrets réglementés, tels que le LEP, le livret jeune et le LDDS restent populaires. Selon l’Insee, 89,2 % des ménages français ont réussi à épargner l’année dernière.