Un homme d'affaires calcule avec une calculatrice à propos d'un investissement et a un document sur un presse-papiers et un modèle de maison sur un bureau.

    Face à l'inflation, les taux d'intérêt dans la zone euro remontent plus ou moins rapidement. Cette inversion attire l'attention des assureurs vie, dont les comptes de résultat et les bilans dépendent en partie de l'évolution de ces indices. La hausse des taux pourrait générer des opportunités, ou au contraire, menacer la solvabilité des assureurs.

    Ces derniers mois, le monde assiste à un retour d'une forte inflation, après plus d'une décennie de flottement. À cause de la pandémie, les chaînes d'approvisionnement et les lignes de production ont été perturbées et ont provoqué de graves pénuries dans plusieurs secteurs.

    Cette déficience s'est particulièrement vue lors de la forte reprise économique de 2021. Logiquement, les prix se sont envolés, obligeant les banques centrales à repenser leur politique monétaire. En Europe, la BCE n'a pas encore augmenté ses taux directeurs, malgré l'accélération de l'inflation et la remontée des taux d'intérêt sur le marché. Les assureurs-vie se montrent attentifs aux décisions de l'institution.

    Un bénéfice potentiel sur le ratio de solvabilité

    La remontée des taux d'intérêt agit comme une arme à double tranchante sur le rendement assurance vie. D'un point de vue mécanique, l'augmentation de ces taux d'intérêt s'apparente à une bonne nouvelle, puisqu'elle agit positivement sur les ratios de solvabilité des assureurs-vie. En effet, selon le régime prudentiel Solvabilité 2, la hausse des taux implique une actualisation des marges futures, synonyme d'amélioration du taux de couverture.

    Certes, le risque de rachat massif sur les fonds euros existe avec le rebond des taux d'intérêt. Néanmoins, les conséquences d'un tel évènement pourraient être contenues, grâce aux plus-values latentes accumulées par les assureurs-vies sur leurs actifs obligataires. Les sociétés d’assurance françaises bénéficient d'ailleurs de la protection de la loi Sapin 2, un mécanisme par lequel le Haut conseil de Stabilité financière peut limiter ou bloquer les rachats sur les assurance-vie, pour éviter les mouvements de panique et couvrir les organismes financiers et leurs clients.

    Autre avantage, la remontée des taux libère une partie des capitaux propres immobilisés par les assureurs-vie dans le cadre de Solvabilité 2. Ils pourraient alors proposer des contrats euros plus avantageux, avec un coût en capital moins élevé.

    Les épargnants français toujours attirés par l'assurance-vie

    La remontée des taux d'intérêt représente aussi une menace pour les assureurs-vie. Un rebond trop rapide diminuera la valeur des actifs détenus par les assureurs et pousser les assurés à racheter une partie de leur contrat, en vue de réinvestir l'argent ainsi récupéré dans des supports plus rémunérateurs. Ces rachats massifs obligeraient les assureurs à céder des obligations dévalorisées et s'exposer à des moins-values plus ou moins conséquentes.

    Les analystes se veulent toutefois rassurants : ce phénomène aura lieu seulement en cas de hausse à la fois rapide et forte des taux d'intérêt.

    ImportantPour le moment, l'augmentation de ces indices boursiers reste stable et ne semble pas affecter l'attrait des épargnants pour l'assurance-vie.

    Selon les données de France Assureurs, les Français ont placé 8,4 milliards d'euros dans ce support d'épargne au premier trimestre 2022, dont 2,2 milliards sur le seul mois de mars. Les fonds en unités de compte se révèlent particulièrement performants : leur collecte nette s'élève à 3,3 milliards d'euros en mars. En revanche, les fonds en euros enregistrent une décollecte nette de 1,1 milliard d'euros en mars.

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    Rédaction meilleurtaux Placement

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