Comment les Français gèrent-ils leur épargne ? L’Insee et plusieurs organismes privés s’intéressent à cette question chaque année. En 2021, les ménages de la métropole semblent maintenir leur confiance envers les placements immobiliers, en direct ou sous la forme pierre papier. L’institut note aussi une belle progression des dépôts dans un contrat d’assurance-vie.
Les Français entretiennent une relation étroite avec l’épargne volontaire depuis les années 50-60. Selon une enquête menée par une fintech spécialisée en 2019, trois quarts des plus de 65 ans détiennent au moins un produit d’épargne, contre 59 chez les 35 ans ou moins. Les jeunes actifs mettent de côté plus souvent et plus régulièrement que les seniors : 56 % d’entre eux versent dans un compte épargne au moins une fois par mois, contre 43 % des personnes âgées. Connaissant les difficultés économiques des deux derniers mois, on pourrait penser que la crise sanitaire de 2020 a changé la donne. Les chiffres de l’Insee disent le contraire.
Une préférence marquée pour l’immobilier et l’assurance-vie
En 2021, l’immobilier conserve son titre de placement préféré des Français, toutes catégories confondues. Les ménages accordent une place importante à la pierre dans leur patrimoine : 61,2 % des Français disposent d’un patrimoine immobilier au moins. 19,2 % des ménages ont investi dans un logement secondaire en location, dans une résidence secondaire ou dans une autre forme de placement immobilier, tandis que 57,5 % sont propriétaires de leur propre habitation. Par rapport à 2018, le taux de détention d’une résidence secondaire ou d’un immobilier locatif a progressé de 0,9 point. Les résidents français confirment également leur intérêt marqué pour le rendement assurance vie, l’un des placements les plus avantageux compte tenu de son ratio risque/rendement.
40,5 % des ménages placent une partie de leur épargne dans un de ces contrats en 2021. Cela représente une augmentation de 1,3 point par rapport à janvier 2018. Surtout, l’Insee note une hausse constante des nouvelles souscriptions à un engagement en euros ou en unités de compte depuis quelques années. Cette tendance devrait se maintenir durant les deux ou trois prochaines années, sauf catastrophe. L’institut national des statistiques remarque aussi la belle progression de l’épargne retraite. Le taux de couverture de ce produit atteint 16,4 % des ménages l’année dernière, soit une hausse de 0,9 point comparé à 2018.
Pour l’Insee, l’essor de l’épargne long terme est étroitement lié au lancement du nouveau Plan épargne retraite ou PER en octobre 2019. Ce produit, plus flexible et plus intéressant d’un point de vue fiscal, est déjà souscrit par plus de 5 % des ménages français.
Un taux d’épargne élevé malgré la conjoncture
Comme en 2020, le niveau de l’épargne accumulée par les Français est resté élevé l’année dernière. Selon les estimations de la Banque de France,
Important 170 milliards d’euros auraient été mis de côté par les résidents de l’Hexagone durant la crise sanitaire.
Cet énorme bas de laine est en grande partie lié à la baisse de dépenses forcée durant la pandémie. Les restrictions sanitaires ont contraint les ménages à réduire leurs dépenses de tourisme, les voyages et autres loisirs. Au-delà du montant épargné, l’Insee s’intéresse plus au profil des placements des foyers.
L’institut remarque que 12,6 % des ménages détiennent du patrimoine professionnel, immobilier et financier.
Près de 60 %, des familles (57,6 %) possèdent un patrimoine immobilier et financier. L’étude confirme également la place inchangée du Livret A à la tête des placements préférés des Français : 83,9 % d’entre eux en possèdent un début 2021, en dépit de son faible rendement. Enfin,
Important 89,2 % des ménages habitant en métropole possèdent au moins une assurance-vie, un livret d’épargne ou un autre produit financier.