Pour espérer obtenir un rendement plus intéressant sur son contrat d’assurance vie, il faut accepter de prendre des risques en misant sur des unités de compte. Or, les épargnants n’ont pas toujours le temps ni les connaissances pour gérer eux-mêmes ces différents supports sur les marchés financiers. En optant pour la gestion pilotée, c'est un professionnel qui se charge de gérer le contrat en fonction du degré de risque que l'épargnant est prêt à prendre.
Gestion libre, gestion pilotée, gestion profilée... le choix du mode de gestion de votre contrat d’ assurance vie multisupports est une étape importante. Les contrats multisupports affichent des centaines d’unités de compte (SCPI, actions, obligations, fonds diversifiés...), des supports plus risqués mais potentiellement plus rémunérateurs que le fonds euros à capital garanti. Or, pour une personne non expérimentée, il peut être difficile de s’y retrouver.
Ainsi, si la gestion libre est plutôt réservée aux épargnants ayant de solides connaissances et ayant du temps pour s'informer sur les marchés financiers, la gestion pilotée est recommandée pour ceux qui souhaitent dynamiser leur contrat sans s’en préoccuper. Mais est-ce l’option la plus pertinente ?
Déléguer l'arbitrage de son assurance vie à un professionnel
La gestion pilotée, également appelée gestion sous mandat, consiste à déléguer à un professionnel, qui le plus souvent n’est ni votre assureur ni le distributeur de votre contrat, l’ensemble des opérations financières à réaliser sur votre assurance vie. Généralement, il s’agit de sociétés de gestion de portefeuille (Rothschild Gestion, Lazard Frères Gestion, Carmignac, etc.). Elles se chargent de communiquer à votre assureur les fonds sur lesquels ce dernier doit investir vos économies. Ainsi, vous acceptez de ne plus avoir la main sur les choix d'investissement et la répartition de vos actifs.
Si vous envisagez d’opter pour la gestion pilotée, il faudra ensuite définir votre profil : défensif, prudent, équilibré, dynamique ou encore offensif, pouvant évoluer dans le temps. Pour vous aider à faire un choix selon vos connaissances et vos objectifs, votre assureur vous fera remplir un questionnaire. En fonction des risques que vous êtes prêt à prendre, le profil défini permet une répartition de l'épargne plus ou moins importante entre le fonds en euros et les fonds en unités de compte, plus risqués.
À noter que “l'accessibilité à la gestion pilotée dépend de votre assureur et souvent du montant versé sur votre contrat. Chaque compagnie d'assurance définit ses propres conditions”, explique le site d’information MoneyVox.
De meilleures performances pas toujours garanties
Si les épargnants sont de plus en plus nombreux à opter pour ce mode de gestion, la gestion pilotée, qui engendre des frais supplémentaires, ne garantit pas toujours de meilleures performances.
L’année 2021 a effectivement connu des rendements supérieurs à 20% pour les meilleurs contrats en profil offensif. Un rendement exceptionnel comparé à celui des fonds en euros, à 1,30% en moyenne la même année.
Néanmoins, la plupart des profils dynamiques ou offensifs ont progressé plutôt entre 10% et 20% sur l'année 2021. Du côté des profils modérés ou équilibrés, les rendements étaient aux alentours de 5% à 8%. Enfin, pour les profils très défensifs les rendements étaient sous les 2%. Concrètement, les performances dépendent avant tout du profil choisi et de l’état des marchés financiers sur le long terme.
D'ordinaire les épargnants se basent sur les performances du CAC 40 pour jauger les performances de leurs contrats. Après un léger recul de 7% en 2020, ce dernier a repris du galon en 2021 avec +28,85%. “Dans ce contexte, un coup d'œil aux performances de l'année 2020 est riche d'enseignements : cela permet de pointer les contrats qui s'en sont mieux sortis face aux vents contraires. Pour juger une gestion pilotée, il faut ainsi toujours tenter de regarder les performances sur plusieurs années, et pas uniquement la photographie de l'année précédente”, explique MoneyVox.
Un conseil à prendre en compte encore pour cette année 2022 marquée par de fortes secousses sur les marchés financiers. Le CAC 40 a notamment reculé de plus de 10% depuis le début de l’année. Face à cette situation, la gestion pilotée ne devrait pas faire figure de solution miracle.