Dans un contexte de tensions géopolitiques croissantes, la nécessité de renforcer les capacités de défense de la France est plus pressante que jamais. Bien que l’État conduise cette initiative, le secteur privé, notamment les assureurs, occupe une position clé dans la mobilisation des ressources indispensables. L’assurance-vie, en particulier, émerge comme un instrument décisif pour financer l’industrie, mais sa mise en œuvre présente des défis complexes.
Une mise à contribution essentielle des fonds d’assurance-vie
À la fin de 2023, les compagnies d’assurance avaient déjà alloué 4,5 milliards d’euros au secteur de la défense, avec une prédominance de fonds provenant de l’assurance-vie (85 %). Malgré cet engagement significatif, le potentiel d’investissement demeure substantiel. Les données les plus récentes indiquent que les encours de l’assurance-vie ont atteint 2 000 milliards d’euros, un montant en constante augmentation, avec une collecte nette de 4,5 milliards d’euros pour le seul mois de janvier 2025.
Les déclarations des dirigeants d’entreprises d’assurance ces dernières semaines reflètent leur intention de renforcer leur soutien aux capacités de défense nationales. L’épargne retraite, via les PER assurantiels, représente également un gisement de capitaux significatif, susceptible d’être mobilisé pour accompagner l’effort de réarmement.
Des défis à surmonter
L’utilisation des fonds d’assurance-vie pour subventionner la défense soulève des enjeux complexes. Les assureurs doivent équilibrer leur rôle d’investisseurs responsables avec les exigences de rentabilité et de sécurité des placements. La diversification des instruments financiers, tels que les fonds dédiés et les obligations émises par les entreprises de défense, représente une avenue à explorer.
La transparence et la communication auprès des affiliés sont également essentielles pour garantir l’adhésion à cette stratégie.
Important Les assureurs doivent détailler de manière claire les modalités de capitalisation et les éventuels impacts sur les rendements des contrats. L’introduction de labels ou de certifications pourrait renforcer la confiance des souscripteurs et orienter plus facilement les investissements vers le secteur de la défense.
Cette initiative pourrait générer des bénéfices économiques substantiels, en soutenant l’innovation et en favorisant la création d’emplois dans l’industrie de l’armement. Néanmoins, cette stratégie comporte un certain nombre de risques, dont la volatilité inhérente aux marchés financiers. Une gestion rigoureuse des portefeuilles, associée à une diversification adéquate des investissements, apparaît indispensable pour anticiper les éventuels écueils.
- La mobilisation de l’assurance-vie et de l’épargne retraite pour financer l’industrie de défense représente une réponse novatrice aux défis économiques et géopolitiques actuels.
- Les assureurs français s’engagent à soutenir la modernisation des capacités militaires du pays.
- Sa mise en œuvre nécessite une approche stratégique, combinant innovation financière, transparence et responsabilité