Le verdict des urnes vient de tomber. Ce sera donc un duel entre Emmanuel Macron d’En Marche ! et Marine Le Pen du Front National. Que proposent ces deux candidats pour votre épargne, et plus précisément pour votre assurance vie ? Revue détaillée de leurs propositions.
Une Flat Tax à 30% dans certains cas pour Emmanuel Macron
Pour le moment, si vous conservez un contrat plus de 8 ans, la taxation s’élève à 15,5% de prélèvements sociaux et 7,5% d’impôts, soit 23% au total. L’ancien ministre de l’économie a proposé dans son programme la mise en place d’une taxation des contrats à hauteur de 30% comme les autres revenus du patrimoine, dans certains cas.
Cette « flat tax » s’appliquerait pour les nouveaux contrats dont les nouveaux versements dépasseraient 150 000 euros à partir de l’application de cette nouvelle disposition. En dessous de ce seuil, les règles actuelles seraient conservées.
Cette proposition a provoqué une levée de bouclier des professionnels du marché qui, à l’image du président de la FFA (Fédération Française des Assureurs) Bernard Spitz, ont dénoncé l’instauration de cette nouvelle fiscalité.
Chiffres à l’appui, via un sondage commandé à l’institut Ipsos, la FFA observe qu’une grande partie des épargnants, 77%, sont opposés à la mise en place de cette « flat tax » ; et cette proportion s’élève à 92% pour les détenteurs d’un contrat de plus de 8 ans.
Un refus partagé par toutes les branches de la population et les sympathies partisanes.
Brice Teinturier, responsable de l’institut de sondage.
Marine Le Pen : stabilité sur la fiscalité, mais un risque avec la sortie de la zone Euro
La présidente du Front National est restée assez floue dans son programme sur le placement préféré des Français. Elle a indiqué souhaiter revenir sur la restriction des retraits formulée dans la loi Sapin 2.
De même, elle propose de rediriger une part de 2% des montants des contrats vers « le capital-risque et les start-up ». Même réaction épidermique de la part des assurés qui sont 78% à être opposés à l’obligation d’investir «vers certains actifs risqués comme les petites ou moyennes entreprises» selon l’étude FFA-IPSOS ; 56% d’entre eux réduiraient ou retireraient leur épargne.
La plus forte crainte se situe au niveau de l’impact de la sortie de la zone euro souhaitée par Marine Le Pen. De nombreux économistes redoutent que cette sortie ait un impact négatif et entraine une hausse brutale des taux d’intérêt et une dévaluation monétaire, ce qui pourrait avoir comme corollaire des mouvements en chaine de sortie de fonds et un déséquilibre du système.
Quelles perspectives ?
Elections obligent, la collecte sur les contrats d’assurance s’est nettement ralentie avec un montant récolté d’à peine un milliard sur janvier/février 2017 contre 5.9 milliards un an plus tôt.
Cette finale permet d’y voir plus clair sur les deux candidats et les premiers signaux envoyés par les marchés financiers au lendemain de ce premier tour indiquent la préférence du secteur pour le candidat d’En Marche.
L’élection d’Emmanuel Macron entrainerait une hausse de la taxation, mais avec un seuil à 150 000€ et sur les nouveaux contrats et nouveaux dépôts. On peut penser que certains épargnants pourraient accélérer des versements avant l’application de ce dispositif, pour éviter cette règle.
A l’inverse, le programme de Marine Le Pen de retour au franc, sans intégrer de mesures fortes sur l’assurance vie, crée par effet domino un cadre dont les impacts sont difficiles à mesurer et pourrait impacter négativement les épargnants.