Les comptes sur livrets plaisent particulièrement aux Français. Leur méconnaissance de la fiscalité des autres types de placement figure parmi les raisons pouvant expliquer cette situation. Ce constat ressort en effet de l’enquête menée par Kantar TNS et le groupe BPCE. Et pourtant, ce phénomène n’avantage pas les épargnants, loin s’en faut.
Le groupe bancaire BPCE a demandé à Kantar TNS de réaliser une étude qualitative concernant l’épargne des Français. Les résultats de ladite étude ont été publiés le 12 juillet 2018et révélant que les Français étaient nombreux à placer leurs économies sur des livrets d’épargne. Le succès de ces placements réside dans leur sécurité et leur liquidité.
En effet, l’aversion pour le risque a toujours été d’actualité pour les épargnants français, d’où le besoin de pouvoir retirer leurs fonds lorsque le besoin se manifeste. De plus, l’étude montre que les Français connaissent mal la fiscalité des autres placements, ce qui les pousse ipso facto vers ces livrets moins rentables.
Les livrets populaires ont la cote
La plupart des Français voient les placements à risque d’un mauvais œil : ils les considèrent comme un procédé pouvant amener à la perte de leurs économies plutôt qu’une opportunité de faire fructifier leur capital. Cette propension à fuir toute notion de risque les pousse alors vers les produits d’épargne populaire.
Les dépôts à vue représentent 45% des placements financiers hors titres en 2018, le PEL a engrangé 7%. Quant au livret A, il affiche une performance particulière malgré son taux d’intérêt en dessous du niveau de l’inflation (0,75% pour 1% d’inflation).
Depuis le début de l’année 2018, aucune décollecte n’a été enregistrée pour ce livret.
Une méconnaissance de la fiscalité des divers placements
Cette aversion pour le risque est également remarquée en matière de contrats d’assurance-vie. Dans l’ensemble, ceux-ci représentent 34% des placements hors titres pour cette année 2018. Mais ce sont surtout les fonds les moins risqués qui attirent, comme le cas des fonds en euros qui dépassent allègrement les placements en unités de compte.
L’enquête menée par Kantar TNS et le groupe BPCE affirme que cette impopularité des placements risqués est essentiellement due à un manque de promotion et de communication. Tel le cas par exemple pour la fiscalité assurance vie, qui est actuellement à un tournant majeur avec l’instauration du prélèvement forfaitaire unique ou la flat tax.
De mauvais choix par manque d’informations
Interrogés dans le cadre de cette étude Kantar TNS – BPCE, plus de 70% des Français ne connaissaient pas la teneur du projet de loi Pacte. En revanche, 58% ont bien retenu que le LDDS et le Livret A gardaient leur exonération d’impôts.
Cette méconnaissance des produit d’épargne impacte également sur le choix des Français pour certains projets comme la préparation du départ à la retraite. Par exemple, 64% d’entre eux déposent de l’argent à cet effet sur leurs livrets d’épargne alors qu’ils ont, pour la plupart, souscrit à un contrat d’assurance-vie en même temps.