En période de crise, les épargnants cherchent à protéger davantage leurs économies. Ils priorisent ainsi les placements sécurisés. De plus, ils souhaitent faciliter au maximum l’accès à ces capitaux pour faire face aux imprévus. La liquidité est donc privilégiée. Dans ce contexte, le Livret A est plébiscité par les particuliers, au détriment de l’assurance-vie.
Le rendement assurance vie a longtemps été relégué au second plan face à son plus grand atout, à savoir la garantie de capital. Or, ce dernier argument commercial ne tient plus depuis la généralisation des unités de compte (UC) obligatoires sur les contrats. Pourtant, ces supports sont plus risqués que les fonds en euros, même s’ils sont potentiellement plus rémunérateurs.
Ainsi, les épargnants français préfèrent désormais miser sur le Livret A pour sécuriser leurs fonds. Cette tendance se traduit concrètement par une hausse historique de la collecte sur ce support d’épargne. Les assureurs-vie, de leur côté, continuent de subir une décollecte sans précédent. Ils restent néanmoins confiants en l’avenir.
Un contexte favorable au Livret A
Le Livret A fait partie des produits considérés comme les plus sécuritaires sur le marché de l’épargne. Il garantit, en effet, la protection des fonds investis par le souscripteur, indépendamment du contexte. Au-delà de la garantie de capital, la formule n’implique pas de frais et permet de retirer les fonds à tout moment. Cette liquidité est particulièrement appréciée en cette période de crise. Les versements sur le Livret A ont ainsi atteint des niveaux records pendant le confinement, selon les chiffres des acteurs du secteur.
Ce support d’épargne est par ailleurs facile à alimenter à partir des comptes courants. L’assurance-vie, en revanche, requiert davantage d’échanges et de conseils. Les rencontres ont pourtant été empêchées par la pandémie. D’après la FFA (Fédération française des assurances), ce phénomène explique en partie le ralentissement des activités de l’assurance-vie pendant la crise sanitaire.
Les produits y afférents ont donc été délaissés au profit du Livret A. Néanmoins, la Fédération se veut rassurante concernant leur avenir. En effet, les contrats proposés par les assureurs-vie restent plus rémunérateurs par rapport aux autres supports d’épargne.
Une montée en gamme inévitable
L’assurance-vie représente traditionnellement l’épargne grand public par excellence. Pourtant, les Français s’en détournent de plus en plus. En 2012, le stock dans le secteur était encore constitué à 55 % d’épargne standard. Ce terme désigne les fonds investis par les ménages de la classe moyenne. L’an dernier, ce taux est passé à 49 % du volume total des capitaux. Ainsi, le caractère populaire de l’assurance-vie tend à disparaître.
Désormais, les foyers aisés apportent la majorité des fonds enregistrés dans le domaine. Cependant, ces profils sont surtout attirés par les avantages fiscaux, notamment dans la succession. Ils ne s’attardent donc pas sur les spécificités historiques des supports de placement en assurance-vie.
Ce repositionnement vers une clientèle aisée s’explique aussi par la valorisation des unités de compte, au détriment des fonds en euros. Selon les analystes, cette stratégie est dictée par les problèmes de solvabilité des assureurs, dans un contexte de taux faibles. Au final, les épargnants préfèrent miser sur le Livret A, au lieu de risquer leurs capitaux dans les UC.