Mains tenant une famille et un parapluie - concept d'assurance

    Sous la pression des bonnes performances de l’épargne réglementée, les assureurs vie cherchent à optimiser la rémunération de leur fonds en euros. La profession explore plusieurs pistes, dont la mobilisation de la réserve financière des PPB et le renouvellement du portefeuille d’obligations. Ces leviers devraient faire effet dès cette année.

    Après plus d’une décennie de déflation, les taux d’intérêt interbancaires remontent depuis janvier. Ce renversement ravit les épargnants, surtout ceux qui investissent dans des placements dont le rendement est indexé sur la rémunération des obligations. En revanche, les assureurs et les banques ne s’accommodent pas trop de cette situation, même si elle offre de nouvelles opportunités sur les marchés financiers.

    Les gestionnaires de fonds euros se heurtent notamment à un dilemme : comment augmenter le coupon sans nuire à la rentabilité du portefeuille ? Les assureurs doivent résoudre ce problème assez rapidement, sous peine de subir une décollecte massive et de pousser les sociétaires vers les livrets d’épargne réglementée.

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    Résister au renouveau des livrets défiscalisés

    Depuis quelques mois, la lutte pour le titre du « placement préféré des Français » a légèrement tourné à l’avantage du Livret A. Ce produit a su profiter de la remontée des taux pour faire revenir les épargnants et couler par la même occasion la collecte de l’assurance vie. Après le doublement du taux du Livret A en août, ce produit a capté 2,7 milliards d’euros en septembre, soit un bond de 1000 % par rapport à septembre 2021.

    Selon toute vraisemblance, la vigueur du Livret A se poursuivra pendant quelques mois supplémentaires, une nouvelle révision de taux étant attendue en février 2023. Toutefois, le regain de forme des livrets défiscalisés – dont le LEP et le LDD – est à relativiser. Leur rendement amélioré reste insuffisant pour couvrir l’inflation.

    Autrement dit, même si les produits d’épargne réglementée servent un taux à 3 ou à 5 %, l’argent qui y est placé perdra en valeur.

    ImportantCe paradoxe concerne aussi le fonds euros des contrats vie, dont la rémunération devrait s’élever entre 1,6 et 2 % cette année.

    Un tel rendement ne compensera pas une inflation attendue à 6 % selon les prévisions de la Banque de France. En l’absence de changement majeur, la décollecte nette sur les fonds en euros perdurera. Pour stopper l’hémorragie,

    ImportantLes assureurs appellent les sociétaires à diversifier leurs investissements et accorder plus de place aux unités de compte.

    Puiser dans les réserves ou renouveler le portefeuille

    Pour tenir le rythme imposé par le Livret A, les assureurs prévoient de relever le taux de rémunération de leur fonds en euros. La majorité des actifs sur ce fonds est investie dans des obligations d’État. En théorie, le rendement des contrats en euro devrait suivre la même tendance haussière que les coupons. La réalité est un peu plus complexe. Le portefeuille des assureurs vie est constitué de titres obligataires acquis au moment où le rendement était au plus bas. Seule une part minoritaire de ces actifs arrivent à échéance chaque année – entre 1/6e et 1/8e selon l’établissement.

    Même si on remplace ces titres avec des obligations plus récentes, donc plus rémunératrices, l’impact sur le taux du fonds euros restera faible. Pour contrer cette inertie, les assureurs prévoient de mobiliser une partie de la réserve formée avec la provision pour participation aux bénéfices. Ce matelas de sécurité représente actuellement 5,4 % des encours d’assurance-vie. La redistribution de ces provisions sous forme de rendement sera étalée sur quelques années.

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    Écrit par
    Rédaction meilleurtaux Placement

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